Afin de favoriser le dialogue et le développement durable, réhabiliter le Conseil Economique et Social CNES

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Cette présente contribution s’appesantit sur une institution stratégique, lieu de dialogue économique et social en ces moments de tensions budgétaires et de grands bouleversements géostratégiques dont j’ai été un acteur durant plusieurs années, le Conseil Economique et Social,  qu’il s‘agit impérativement de dynamiser. Cependant  les  textes juridiques sont une condition nécessaire mais non  suffisantes : l’important est d’agir sur le fonctionnement de la société algérienne, fonction des rapports de force des différentes composantes politiques, économiques et sociales, elle-même liée aux rapports de force  au niveau mondial.

1. Selon son Excellence Mr le Président de la  république  «la constitutionnalisation du Conseil National Economique et Social (CNES) devrait avoir un impact positif sur le développement dans notre pays, car constituant un espace important pour l’éclosion d’idées et la recherche de solutions ». Dans la nouvelle constitution-  Loi n° 16-01 du 26 Joumada El Oula 1437 correspondant au 6 mars 2016 portant révision constitutionnelle, le CNES est érigé en tant que « Conseil ». Le CNES  est régi par le  Décret présidentiel n° 93-225 du 19 Rabie Ethani 1414 correspondant au 5 octobre 1993 portant création d’un conseil national économique et social  faisant suite à l’Ordonnance n° 68-610 du 6 novembre 1968 portant création d’un conseil national économique et social et celle   n° 70-69 du 14 octobre 1970 modifiant l’ordonnance n° 68-610 du 6 novembre 1968 portant création d’un conseil national économique et social et le  Décret présidentiel n° 96-156 du 16 Dhou El Hidja 1416 correspondant au 4 mai 1996 modifiant le décret présidentiel n° 93-225 du 19 Rabie Ethani 1414 correspondant au 5 octobre 1993 portant création d’un CNES.  La Décision du 2 Safar 1418 correspondant au 7 juin 1997 a porté sur la  publication de la liste des membres du conseil national économique et social , la  dernière  composante  ayant  été publiée par la décision du 24 janvier 2005, arrêté signé par le feu président du CNES. Ainsi l’article 204 de la Constitution stipule que  le  « Conseil national économique et social, ci-dessous dénommé ´ le Conseil est un cadre de dialogue, de concertation et de proposition dans le domaine économique et social. Il est le conseiller du Gouvernement » et l’article 205 que  « le   Conseil a notamment pour mission :  d’offrir un cadre de participation de la société civile, la concertation nationale sur les politiques de développement économique et social ;  d’assurer la permanence du dialogue et de la concertation entre les partenaires économiques et sociaux nationaux ;  d’évaluer et d’étudier les questions d’intérêt national dans les domaines économique, social, de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur ;  de faire des propositions et des recommandations au Gouvernement. Le décret présidentiel n° 16-309 du 28 novembre 2016 porte sur la composition et le fonctionnement du Conseil national économique et social, l’article  2  stipule que dans  le cadre de ses missions, le Conseil, institution consultative et cadre de dialogue et de concertation dans les domaines économique et social, conseiller du Gouvernement, est chargé :  d’offrir un cadre de participation de la société civile,  la concertation nationale sur les politiques de développement économique et social ;  d’assurer la permanence du dialogue et de la concertation entre les partenaires économiques et sociaux nationaux ; d’évaluer et d’étudier les questions d’intérêt  national dans les domaines économique, social, de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur, de la culture et de l’environnement et  de faire des propositions et des recommandations au Gouvernement. Le président du Conseil est nommé par le Président de la République et selon l’article 4 regroupe en son sein des membres représentatifs ou qualifiés de deux cent (200) membres répartis comme suit :  quatre-vingt (80) au titre des secteurs économique et social ; cinquante (50) au titre de la société civile ;quarante (40) au titre des personnalités qualifiées, désignées « intuitu personae » ; trente (30) au titre des administrations et institutions de l’Etat. Les membres sont désignés pour un mandat de trois (3) ans, renouvelable une fois.

2. Pour éviter les confusions du rôle des institutions, il me semble utile de rappeler les fonctions essentielles des conseils économiques et sociaux au niveau mondial, loin de toute tutelle administrative. Le Conseil économique et social des Nations unies (souvent désigné par son sigle anglais ECOSOC, (Economic and Social Council) est un des six organes principaux de l’ONU placé sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations Unies ayant un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationale. Son rôle est d’examiner des questions dans les domaines économiques, social, culturel, éducatif, de santé publique, de développement durable et tout autre domaine apparenté à ces derniers. Le Conseil est composé d’un Bureau, avec à sa tête un président et quatre vice-présidents, ainsi que 54 membres du Conseil, originaires de cinq zones géographiques différentes. Ces membres sont élus par l’Assemblée générale pour un mandat de trois ans, renouvelés par tiers, le 31 décembre de chaque année. Le Comité économique et social européen a été institué par le traité e Rome de 1957 qui se confinait au départ en particulier pour les nouvelles politiques (régionale et environnement). Le traité d’Amsterdam a élargi les domaines de consultation et permis la consultation du CESE par le Parlement européen et le Traité de Lisbonne a conservé l’essentiel du système mis en place par le Traité de Nice. Les articles 301 à 304 du TFUE lui sont consacrés. Il ne s’agit pas d’une institution mais d’un organe consultatif. Il est composé d’une Assemblée plénière, d’un Bureau et d’un Secrétariat général et ses membres du CESE sont nommés pour cinq ans renouvelables, contre quatre sous le Traité de Nice. Les nominations doivent assurer une représentation adéquate des différentes catégories de la vie économique et sociale. Le nombre de membres. Groupe 1 (employeurs) : composé de représentants de l’industrie privée et publique, du commerce de gros et de détail, des transports, des banques, des assurances et de l’agriculture. Groupe 2 (salariés) : représentant les travailleurs d’Europe à travers leurs organisations syndicales.Groupe 3 (activités diverses) : composé de membres issus de secteurs très divers, producteurs et consommateurs de biens et de services, (agriculteurs, artisans, commerçants, PME/PMI, professions libérales, représentants des consommateurs, de la communauté scientifique et pédagogique, de l’économie sociale, des familles et des organisations non gouvernementales). Au niveau de certains pays comme la France existe le conseil économique et social régional (CESR) qui est une assemblée consultative représentant les « forces vives » de la région. Il rassemble des représentants de quatre catégories socioprofessionnelles (collèges) : les entreprises et activités non salariées (35% des sièges) ; les organisations syndicales de salariés (35% des sièges) ; les organismes participant à la vie collective de la région (25% des sièges) et enfin des personnalités qualifiées participant au développement régional (5% des sièges). Il s’ensuit l’urgence  pour une cohérence dans la démarche de toute politique,  d’une synchronisation des institutions qui doivent coller tant aux nouvelles mutations internes que mondiales, la composant du CNES algérien n’ayant pas été renouvelée depuis des années où de nombreux membres du CNES dans la presse algérienne ont posé la problématique de la légalité de l’actuelle composante. Exemple et paradoxe, des membres anciens représentants de sociétés publiques  travaillant depuis dans le secteur privé représentent toujours le secteur public.

En résumé, attention à l’euphorie de la  rente des hydrocarbures. Le fondement de tout processus de développement comme l’ont démontré tous les  prix Nobel de sciences économiques  repose sur des instituions crédibles et c’est une Loi universelle. D’une manière générale en tenant compte des autres institutions  à savoir,, le Conseil national de l’Energie, la Cour des Comptes,   la bourse d’Alger et le  Conseil de  la  concurrence, leur dynamisation  conditionnera  le développement de l’Algérie comme adaptations  tant aux facteurs internes qu’au mouvement du nouveau monde. Car,  force est de reconnaitre qu’en ce mois de juin  2018, Sonatrach c‘est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach (plus de 98% directement et indirectement des recettes  en devises). Evitons cette vision bureaucratique du passé, sans vision stratégique en ce monde turbulent, instable, mondialisée, à l’approche de la quatrième révolution économique mondiale. Cela ne peut qu’avoir un impact négatif sur le développement du pays et donner une image négative au niveau international. Tout cela renvoie à un autre débat qui est la transition d’une économie de rente avec la dominance d’une économie informelle spéculative à une économie de production de biens et services basée sur la bonne gouvernance et la connaissance supposant de profonds réaménagements au sein de la structure du pouvoir.

Contribution du Dr Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités et expert international

Le Pr Abderrahmane Mebtoul a dirigé le premier Audit sur Sonatrach entre 1974/1976- le bilan de l’industrialisation 1977/1978- le premier audit pour le comité central du FLN  sur le secteur privé entre 1979/1980- – dirigé les audits  sur les surestaries  et les surcoûts   au niveau  BTPH en relation avec le Ministère de l’intérieur, les 31  Walis et le Ministère de l’habitat de l’époque 1982 réalisé  au sein de la Cour des Comptes, a dirigé l’Audit , l’audit l’emploi et les salaires pour le compte de la présidence de la République (2008) , l’audit   face aux mutations mondiales les axes de la relance socio-économique  de l’Algérie horizon 2020/2030  ( premier ministère  février 2014), dirigé l’audit  assisté des cadres de Sonatrach, d’experts indépendants  et du Bureau d ‘Etudes  Ernest Young «  le prix  des carburants dans un  cadre concurrentiel «  Ministère Energie   8 volumes 780 pages –Alger 2008. Dirigé l’-Audit     « pétrole et gaz de schiste, opportunités et risques  « Premier ministère Alger janvier 2015   Pr Abderrahmane Mebtoul « l’Algérie a un répit de seulement trois ans pour changer de cap » quotidien international financier français latribune.fr  19 /09 2017- American Herald Tribune 28/12 2016- « Bilan 193/2015 et perspectives de l’économie algérienne horizon 2020/2030- ((dossier de 45 pages) sous le titre toute déstabilisation de l’Algérie aurait des répercussions géostratégiques sur tout l’espace méditerranéen et africain »  -Voir  sur les contraintes de financement de l’économie algérienne  du Pr A. Mebtoul  au niveau international en anglais site Mena Forum(Bruxelles-Londres) « How to Energize the Algiers Bourse ? » by Dr A. Mebtoul | May 31-   interview au  quotidien   EL Moudjahid  29/05/2018

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