La machine électorale qui va prendre en main la campagne du candidat Bouteflika pour un cinquième mandat consécutif est en voie de construction à travers le lancement imminent d’un front populaire composé de 26 partis à sa tête le FLN et le RND, les deux principales locomotives.
Dans son discours tenu ce lundi devant les membres du BP, le chef du FLN est longuement revenu sur la lettre du président Bouteflika, à l’occasion de la célébration du double anniversaire du congrès de la Soummam et de la journée du Moudjahid. Ould Abbas relève que la plate-forme de la Soummam a «balisé la voie à la révolution algérienne, en la dotant d’une vision et d’une organisation qui ont abouti à la libération du pays en 1962».
Selon lui, l’appel du président Bouteflika à constituer un «front populaire» solide pour permettre à l’Algérie de faire face aux défis auxquels elle est confrontée aujourd’hui «fait écho à l’appel du 1er novembre 54».
Le SG du FLN semble viser l’initiative du MSP, pourtant remise au placard : «Devant les défis et l’ébullition politicienne, je dis bien politicienne, il est nécessaire de mettre en place ce front pour sauvegarder les acquis depuis 1926, notamment la stabilité, la sécurité et la sérénité du citoyen, pour construire le nouvelle Algérie» a ajouté Ould Abbes.
Pour le SG du parti, le FLN est partie prenante de ce front et 26 partis et organisations de la société civile y souscrivent, une sorte d’organisation transversale, «sans leadership, ni monopole» a-t-il tenu à préciser : «Nous sommes en train de préparer une charte d’éthique pour baliser le fonctionnement de ce front pour concrétiser l’appel du président Bouteflika» a tenu à révéler le patron de l’ex parti.
Le SG du FLN Djamel Ould Abbas a aussi tenté de se racheter de l’énorme bourde qu’il a lâché envers les Chrétiens d’Algérie lors d’un meeting qu’il a animé récemment à Tlemcen : «Le dimanche après la messe, ils sont sortis de l’église, nous avons profité pour leur lancer des bombes», disait Djamel Ould Abbès, en parlant de Chrétiens de Tlemcen pendant la guerre de libération nationale.
Profitant la réunion du BP du parti Djamel Ould Abbes citant la lettre du président Bouteflika pour la constitution d’un front populaire solide, il a évoqué «l’appel du 1er novembre 1954 qui a réuni toutes les composantes de l’échiquier politique de l’époque PPA, centralistes, UDMA, Oulémas, communistes, Chrétiens et Juifs d’Algérie».
Ould Abbes répond ainsi directement au Commandant Azzedine, grande figure de l’armée de libération nationale qui s’est dit outré par ce témoignage et a tenu à faire rafraichir la mémoire au SG du FLN que «le peuple algérien a pris les armes contre le colonialisme, pas contre les Chrétiens et les Juifs».
L’ancien membre de l’Etat-major de l’ALN, a expliqué que la révolution algérienne, «a porté des valeurs universelles de liberté, d’égalité de solidarité», faisant valoir «l’apport de nombreux chrétiens Algériens et Français à la révolution algérienne».
Enfin le SG du FLN n’a pas oublier de lancer une pique en direction du Maroc «ce voisin de l’Ouest qui inonde le pays avec la drogue, faisant passer l’Algérie du statut de pays de transit à celui de pays consommateurs». Selon Ould Abbes l’Algérie fait face à de nombreux défis dangereux : «L’ANP et les services de sécurité y font face, notamment dans le grand Sud et aux frontières avec notre voisin de l’Est, la Libye. Parmi les défis évoqués par le président de la République, ce qui se passe actuellement dans le pays en matière de drogue. Nos voisins de l’Ouest, que Dieu leur pardonne, et je ne pense pas qu’il puisse leur pardonner, nous inondent de drogues. L’Algérie qui était un pays de transit s’est transformée en pays consommateur et l’affaire d’Oran est maintenant connue», a-t-il ajouté. Ould Abbes suggère en filigrane que l’affaire des 701 kilos de cocaïne saisie le mois dernier au port d’Oran a ses ramifications jusqu’au Maroc. Une façon subtile de dédouaner la partie responsable de cette transaction.
