Cercle présidentiel : fissures sur fond d’insultes

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Le dernier dérapage de Djamel Ould Abbès, SG du FLN, contre Amara Benyounès, président du MPA, tous les deux responsables de formations de la majorité présidentielle, n’est pas un fait anodin.

La violence avec laquelle les deux responsables ont échangé les attaques laisse prévoir une fissure de plus en plus grande au sein de ce cercle de soutien au chef de l’Etat.

Si sur le plan politique, des divergences peuvent apparaître, et par ricochet, une tension peut naître au sein même d’une seule famille politique. Mais l’insulte d’Ould Abbès contre Benyounès ne révèle rien d’autres qu’un affaissement moral et éthique de la pratique politique, chez, notamment, les hommes du pouvoir.

Le dérapage d’Ould Abbès est condamnable à plus d’un titre. Sauf qu’il renseigne, dans le fond, sur les tiraillements qui minent le cercle présidentiel à moins d’un an avant la présidentielle prévue au printemps 2019.

Cette sortie, inattendue, d’Ould Abbès qualifiant son homologue « d’ignorant », rappelle, curieusement, que bien des responsables avant lui ont usé du même langage, parfois plus insultant, à l’égard de leur adversaire. En 2014, c’était Abdelmalek Sellal, alors Premier-ministre, qui s’en était pris aux Chaouis, les traitant de moins que rien.

Une vague d’indignation fut alors provoquée par ce dérapage. Amara Saâdani, ex-SG du FLN s’en était, pour sa part, pris à Louisa Hanoune, SG du PT en la qualifiant « de poule ». Madjid Sidi-Saïd, également s’est adonné à un jeu d’insultes contre ceux qui s’opposeraient aux orientations du pouvoir.

Durant la même année, Amara Benyounès, lors d’un meeting à Alger s’est attaqué aux adversaires de Bouteflika par sa célèbre formule « inaal bou li may habnach » (maudit le père de celui qui ne nous aime pas).

C’est dire à quel point la pratique politique a perdu de sa noblesse devant un personnel qui tend de plus en plus à user de l’insulte comme argument politique.

Si cette mode reste, actuellement, l’apanage des hommes du pouvoir, il n’en demeure pas moins qu’elle pourra faire objet de concurrence de la part de certains autres activistes.

Naïma Salhi, présidente d’un parti microscopique n’hésite pas, depuis qu’elle est députée, à laisser libre cours à ses haines et à ses invectives contre l’amazighité et plus particulièrement, la Kabylie.

C’est là, un échantillon qui prouve, si besoin est, la décadence de la sphère politique, sensée, pourtant, être portée par la crème de la société.

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