Le RCD s’en prend violemment à Bouteflika

Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a critiqué violemment ce vendredi, le chef de l’état, Abdelaziz Bouteflika.

Intervenant, aux travaux du congrès des jeunes progressistes du RCD, Mohcine Belabbès, a estimé que le bilan du chef de l’Etat que préparent depuis quelques temps ses soutiens « ne doit pas être uniquement comptable ».

Il a expliqué que « la confusion sciemment entretenue, entre bilan politique et bilan comptable, réduit les éléments de langage de cette opération à l’énumération de constructions d’infrastructures », ajoutant que « pour les Algériennes et les Algériens le bilan de vingt ans de règne autoritariste n’a nul besoin d’être déclamé.

Ils le vivent au quotidien », rappelant, dans ce sillage que « la panique d’Ouyahia devant un Etat mis dans l’impossibilité de payer ses fonctionnaires suffit à caractériser ce bilan », qui est également celui « des dizaines de milliards de dollars dilapidés, une économie incapable de décoller, un chômage endémique des jeunes malgré le recours aux emplois précaires, des lois liberticides, une scène politique verrouillée et dominée par les impostures de tout genre ».

Le président du RCD ne s’est pas suffi de ces répliques puisqu’il a considéré que « les chaines interminables d’étudiants devant le centre culturel français pour obtenir un visa et quitter le pays complètent ce bilan », au même titre que « les milliers de jeunes haragas qui quittent le pays au risque de leur vie », conjuguée à « la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions, la crise de la représentation politique, l’abstention massive lors des différents scrutins, à la répression … ».

Evoquant la loi sur la santé, votée, récemment, M. Belabbès a estimé qu’elle ne peut être l’œuvre d’une administration soucieuse de réhabiliter les structures publiques de santé et un accès plus large aux soins aux populations. A propos du chef de l’Etat, le président du RCD considère que « le pays a plus que jamais besoin d’un président », « mais d’un président qui fixe le cap et ouvre des perspectives et non d’un président qu’on exhibe épisodiquement pour leurrer l’opinion sur sa bonne santé, qui actionne son gouvernement pour la mise en œuvre de grandes réformes dans des domaines divers, qui saura convaincre les Algériens sur les objectifs vers lesquels ils doivent se diriger ensemble en s’adressant à eux par lui-même et non par des lettres et messages lus par des tiers».

Interrogé sur le dossier de Cevital, lors d’une conférence de presse animée en marge de l’évènement,  le président du RCD a estimé que « le président Bouteflika est complice par son silence ».

« Le chef de l’Etat, officiellement alerté à trois reprises, s’emmure dans un silence qui vaut encouragement sinon complicité avec une mafia contre laquelle il invite les médias à dénoncer les abus », a-t-dit accusé, ajoutant que « seul le pouvoir algérien ignore les effets délétères de cette sinistre affaire ». « Même s’il n’est pas connu avec précision, nombreux sont les opérateurs étrangers et nationaux qui ont renoncé à investir ou qui ont orienté leurs projets vers les activités de spéculations en lieu et place de la production », a accusé l’orateur.