Les producteurs d’arômes se réconcilient avec ceux de quatre filières agroalimentaires pour se lancer dans l’intégration industrielle sans se fixer de deadline (délai).
Comme cela est convenu en février dernier, rappellent les deux parties. C’est ce qui ressort de la conférence de presse organisée ce mardi à Alger au siège de l’Agence algérienne des exportations (ALGEX) conjointement par le Consortium des producteurs d’arômes et l’Association des producteurs de boissons (APAB).
En effet, « une feuille de route par filière est tracée entre les producteurs de boissons et ceux des arômes transmise au ministère du Commerce », précise Mohamed Abdelwahab Ziani, président du Consortium des aromatiseurs.
Cette entente avec les producteurs des filières boissons, biscuits, confiseries, fromages et yaourts, portera le taux d’intégration de 40% à 60% voire plus, table M. Ziani. En tout état de cause, « nous avons une vision de 5 ans », indique-t-il.
Le Consortium est composé de 9 producteurs d’arômes, note-t-il. Chacun possède 5 000 à 10 000 références d’arômes emmagasinés, soutient-il. La demande est de 3 000 à 4 000 tonnes par an, précise Abdellah Khennoufi, patron de LABOREF.
M. Ziane affirme que les capacités de production sont de 17 500 tonnes.
Ce chef d’entreprise, dont l’activité est particulièrement réglementée, appelle à « revenir » sur celle-ci. « Il faut deux mois pour obtenir une autorisation de 6 mois de validité », cite comme exemple M. Ziani.
Par ailleurs, « depuis plus de 3 mois, les producteurs sont sans peroxyde », un produit sensible touché par le gel d’importation en dépit de la levée de l’interdiction, signale-t-il. L’autre élément complexe est la durée de validation des produits arômes, ajoute M. Ziani. A titre indicatif, » 60 produits 17 sont valides en 2 mois ».
Pour sa part, Ali Hamani, président de l’Apab, relance son appel au Gouvernement de procéder au « toilettage de la liste de produits sensibles ». Il dénonce « l’absence de produits de « sanitation » totalement importés » à cause d’une décision « administrative ».
De plus, l’instauration de l’agrément pour les entreprises utilisatrices de ces produits sensibles, en 2015, l’exigence faites aux gestionnaires d’être des « chimistes » et habilitation des personnels à manipuler ce genre de produits, délivrée par la wilaya alors que l’agrément est octroyé par le ministère de l’Environnement, les producteurs nationaux sont ballottés entre les deux administrations, tonne-t-il.
Excédé, M. Hamani lâchera : » Arrêtons de parler de Climat des affaires car à chaque fois un nouveau texte sort ».
Sous insistance des journalistes sur l’échéance pour régler le problème de disponibilité des arômes, Slim Othmani répond : » Il n’y pas de deadline ». Chose confirmée par le président de l’Apab qui affirme « il y a des délais que nous maîtrisons pas ».
Pour rappel, lors de sa dernière conférence, animée mars dernier, l’Apab a affirmé que les aromatiseurs nationaux ne produisent ni en quantités ni en qualité pour leurs besoins industriels. Les producteurs de boissons ont même tiré la sonnette d’alarme sur la menace sur leur production notamment à la veille du ramadhan.