Rassemblement à l’intérieur de l’hôpital Mustapha Bacha « Démonstration de force » des médecins résidents

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Les médecins résidents sont rassemblés ce mardi dans l’enceinte de l’hôpital Mustaha Bacha pour une « démonstration de force », sans subir de répression des forces de l’ordre, selon le constat fait sur place.

 Ils sont 10 000 participants, selon Docteur Mohamed Taileb , membre du bureau national du CAMRA. Ce chiffre démontre de la force du mouvement des médecins résidents en dépit des « mesures répressives dont des médecins d’Annaba ont été victimes hier » lors de leur déplacement vers la capitale. « Ils ont été interpellés au niveau de la ville de Lahrouche à Skikda juste pour le fait qu’ils soient médecins. Ils ont été descendus du train et des bus même au niveau de Kharouba (Station routière interurbaine à Alger), des stations de trains d’El Harrach et d’Agha. Il s’agit, selon Dr Taileb, de « dizaines de personnes ». Selon le chiffre avancé par ce représentant du CAMRA, ils sont 15 000 médecins résidents en Algérie.

Des slogans sur les rythmes de chants patriotiques

Les présents, en blouses blanches ou en civil, scandent des slogans propres à eux sur le rythme de chants patriotiques. Ils ont fait le tour de la partie inférieure de l’hôpital dénonçant   la « hogra ». Ils crient : « Barakate min el hogra » (Halte à l’injustice), « Dites aux citoyens qu’on n’a pas les moyens », « SOS résidents en détresse », « Respect, Dignité, Solidarité », « Tous tous solidaires résidents en colère », « Jusqu’au bout, jusqu’au bout résidents toujours debout », « y en a marre ça suffit », « ma ranach khayfin » (Nous n’avons pas peur ) sur le rythme de Djazair Chouhad. D’autres slogans sont lancés à l’adresse de la tutelle comme « wizara taa silece djaboulna des ambulances » (ministère du silence nous a ramené des ambulances) allusion faite au dernier sit in qui a mal tourné marqué par une forte répression et des blessés dans les deux camps. Il serait une quarantaine de blessés du côté des résidents, selon le CAMRA.

  Les médecins résidents assurent eux-mêmes un cordon de sécurité pour éviter les intrus tout en cordonnant avec les services de sécurité de l’hôpital et les policiers très coopératifs, selon le constat sur place. Pour démontrer leur bonne volonté, ces médecins  hurlent aussi : « Résidents civilisés pas besoin de sécurité », « résidents éduquées pourquoi les matraquer » et enfin, « Dignité y en a marre de la charité ». Face à la réponse de la tutelle, les participants à la marche dans l’enceinte de l’hôpital crient : « yala el aar wizara bila karar » (Quelle honte une tutelle sans décision).  Il est à signaler qu’un impressionnant dispositif des forces d’intervention anti-émeutes attend  à l’extérieur de l’hôpital bloquant toutes les issues pour empêcher les médecins résidents de sortir.

Des sit in jusqu’à la présentation d’une feuille de route de la commission

Malgré l’installation d’une commission par le ministère de la Santé au sein de laquelle les représentants de ces futurs médecins spécialistes  tenteront de convaincre le gouvernement pour changer leurs conditions de travail dans l’intérêt des patients, le mouvement ne cessera pas jusqu’à ce que les pouvoirs publics présenteront leur « feuille de route », selon les représentants du CAMRA (Collectif autonome des médecins résidents algériens). Aucun ultimatum n’est fixé jusque-là, selon Dr Yassine Balhi, un des chargés de communication (porte-parole) du Collectif et délégué de l’hôpital Beni Messous.  Il poursuivra : « La commission s’est réuni durant 5 heures sans résultats.  Les membres ne connaissaient même pas  nos revendications ».

 Installée dimanche dernier, la commission est composée des représentants du ministère de la Santé, du Travail, de l’Intérieur, des Finances,  de la Fonction publiques, des professeurs doyens, des membres du SNECHU (Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires) dont sa présidente et son secrétaire général (SG),  du SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique), Dr Bendib le doyen des doyens et le ministre de la Santé, Mokhtar Hasballaoui.

Le stratagème des services de sécurité

Sur les interpellations d’hier, Dr Balhi raconte : « Un gendarme est monté dans le train en provenance d’Annaba et il a demandé si y avait un médecin parmi les passagers. Pensant qu’il s’agissait d’une urgence un d’entre eux à lever la main. Le gendarme l’a descendu. Quand les autres voulaient voir ce qui s’y passait. Ils ont été embarqués. Ils les ont emmenés à  la brigade puis relâchés et certains ont même été menacés. Une fois relâchés, alors qu’ils rentraient chez eux, des policiers les ont interceptés et les ont descendus des bus ». Ailleurs, à Skikda, « les médecins résidents ont été descendus du train et ils ont été laissés au bord de la route », ajoute Dr Balhi. A Alger, «plusieurs policiers en civil ont embarqué des médecins résidents qui arrivaient au niveau des gares de train ». Ce médecin résident dira : « Nous ne faisons pas seulement des rassemblements nous avons même fait des propositions pour changer le système du service civil ».

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