Au nom d’une logique admise par tous les gouvernements du monde qui veut qu’on ne doit pas accorder une totale liberté aux populations pour gérer leurs propres affaires au risque de voir s’instaurer l’anarchie, il est d’usage à travers la planète d’user de divers moyens pour dompter les populations et fabriquer « le consentement populaire ».
Aujourd’hui, si dans les grandes démocraties, où l’urne transparente est l’outil pour accéder aux postes de décision, c’est grâce au système éducatif, au système judiciaire et aux moyens d’information indépendants, et parfois même à la propagande, qu’on parvient à fabriquer l’opinion publique que l’on souhaite et à imposer les responsables que l’on veut. Dans les pays comme le nôtre, c’est par les coups de force et les fraudes électorales qu’on impose ce qu’on appelle « l’intérêt général » et qu’on obtient « l’adhésion des populations ». Dans ce sens, Noam Chomsky dit justement « La propagande est à la démocratie, ce qu’est la matraque à l’Etat totalitaire ».
Depuis l’indépendance, notre pays a usé et abusé jusqu’à la nausée de la matraque et de la fraude électorale pour maintenir le régime né du coup de force de 1962 et imposer par-là ses choix politiques et économiques. La manipulation des listes électorales, le bourrage des urnes, la falsification des procès-verbaux, le recours à la matraque ont toujours émaillé nos compétitions électorales.
En ce 64e anniversaire du déclenchement de de la révolution, est-il concevable de continuer à user de trucage dans les rendez-vous électoraux ? Par respect à la mémoire des Chouhadas, l’Algérie doit en finir avec Naegelen et ses pratiques.