La mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution est diversement accueillie par la classe politique. Si certains partis politiques voient dans cette mouture un gage de bonne volonté pour l’édification de la nouvelle Algérie d’autres y voient une feuille de route du pouvoir décidée dans une situation d’exception.
Premier à s’exprimer sur cette mouture, le Rassemblement national démocratique (RND) a affirmé que ce projet de révision constitutionnelle a répondu à l’ensemble des revendications soulevées par les acteurs politiques et sociaux et « se veut une pierre angulaire dans l’édification de l’Algérie nouvelle espérée par tous ». Pour le RND, ce projet de nouvelle Constitution laisse paraitre « la volonté du président de la République à de donner un nouveau souffle aux institutions de l’Etat, de renforcer les libertés et de lever toute équivoque au sujet de la séparation des pouvoirs ».
Le Mouvement El Bina, de Abdelkader Bengrina, tout en formulant quelques réserves, a indiqué que cette mouture contient de nombreux points positifs et a appelé, dans ce cadre « les partis, personnalités et société civile à s’éloigner du négativisme et à adhérer à son enrichissement pour aboutir à une Constitution véritable et stable, à même de répondre aux exigences du présent et de l’avenir »
Pour sa part, Sofiane Djillali, président du parti Jil Jadid déclare avoir relevé dans cette mouture plusieurs aspects positifs appelés, selon lui, à être potentialisés. Indiquant que les propositions de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution vont globalement dans le bon sens, il souligne toutefois que son parti a des réserves et des observations sur certains points qu’il détaillera dans ses propositions d’enrichissement.
De son coté, Filali Ghouini, président du Mouvement El Islah affiche la disposition de son parti à contribuer au débat et à l’enrichissement de cette mouture. Pour lui, ce projet de révision constitutionnel comporte plusieurs points importants à l’exemple de la constitutionnalisation Hirak et de la consolidation des différentes formes de libertés collectives et individuelles.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) affiche également sa disposition à examiner et à enrichir la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution en associant les structures, exécutive et consultative du parti. Il estime toutefois, que cette mouture n’a pas clairement tranché sur la nature du régime politique à instaurer et elle demeure loin des aspirations populaires.
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Les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD) considèrent cette mouture comme une trituration constitutionnelle unilatérale. Le PAD n’estime que « la transformation institutionnelle et constitutionnelle pour la consécration de la démocratie véritable ne saurait aboutir sans un débat populaire large et public aboutissant à un processus constituant souverain»
Le Front de libération nationale (FLN) à salué quant à lui l’engagement et la volonté du président de la république à doter le pays d’une Constitution démocratique, reflétant les aspirations du peuple algérien. Pour l’enrichissement de cette mouture il a décidé d’ « ouvrir des chantiers spécialisés au niveau central et local mais aussi au niveau de tous les mouhafadhat et comités de transition du parti dans les wilayas pour recueillir les propositions et observations des cadres et militants avant de les soumettre à la commission d’experts constituée il y a plusieurs semaines au niveau de la direction du parti ».
Le parti de l’Alliance nationale républicaine (ANR) se dit, pour sa part favorable à cette réforme constitutionnelle engagée par le Président de la République. Il souligne que cette démarche constitutionnelle « est en synergie avec la vision du parti pour asseoir le renouveau républicain ».