L’Etat compte procéder à vaste recensement de tous ses biens à l’étranger

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Le gouvernement compte mener un vaste recensement des biens à l’étranger appartenant à l’Etat algérien. L’Algérie possède des biens immobiliers à l’étranger notamment ou France ou ils sont largement concentrés.

Acquis lors de la guerre de libération ou après l’indépendance, ce patrimoine ne se trouve pas uniquement en France, mais également en Suisse, en Tunisie, en Arabie Saoudite et même en Allemagne, en Libye et au Mali, pour ne citer que ces pays.

Certains ont été détournés et rachetés pour des miettes par des diplomates en poste comme celui récemment du château à Toulouse laissé à l’abandon après avoir servi de colonie de vacances durant de longues années.

Il s’agit de résidences luxueuses, de châteaux, de bâtiments, d’hôtels, de commerces, d’exploitations agricoles, mais aussi d’actions dans des sociétés financières et commerciales.

Un rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’année 2015 révèle la consistance du patrimoine immobilier de l’État algérien à l’étranger, qui est de cinquante et un (51) biens immobiliers, dont la gestion relève du ministère des Affaires étrangères.

Le rapport de la cour des comptes, indique que parmi ces 51 biens immobiliers, on compte 13 biens destinés à la conservation et 38 biens devant être aliénés, comme décidé en 2010 par la commission nationale des opérations immobilières à l’étranger.

S’agissant des biens immobiliers à aliéner il s’agit de vingt-deux anciens locaux diplomatiques et consulaires et d’autres biens appartenant à des entreprises, collectivités et associations algériennes.

Il est signalé que parmi les biens destinés à être conservés, six (6) sont d’anciens locaux diplomatiques et consulaires, un (01) bien relève de la Caisse nationale des assurances sociale des travailleurs salariés CNAS et deux (02) biens de la SAFEX.

Le bien immobilier château des Julhans, appartenant à la CNAS, s’étend sur une superficie de 317 hectares, avec 6 799 m² de surface habitable et dont l’estimation financière datant cependant de 2007, l’a évalué à près de 18 millions d’euros selon l’estimation financière effectuée par le Bureau d’architecture Méditerranée (BAM) qui remonte à l’année 2007.

La préservation de cette propriété est assurée par le Consulat général à Marseille, dont la prise en charge des frais de gardiennage est estimée à plus de 70.000 euros par an, imputée au budget de l’État, révèle encore la Cour des Comptes qui a planché également sur le cas des «biens immobiliers appartenant à l’Ancienne Amicale des Algériens en Europe dont l’estimation domaniale qui remonte, également, à 2007, a été de 3.825 399,00 euros».

Les frais de gestion pour la période 1999 à 2010, s’élèvent à 113.338,97 euros. La Cour des Comptes a constaté en dernier lieu «l’état de dégradation et délabrement avancé» de certaines de ces demeures.

Une autre partie de ce patrimoine appartient à Sonelgaz, les chemins de fer, l’Education, l’Amicale des Algériens en France et une autre a été achetée par le FLN durant la Guerre de Libération au nom de personnes physiques, souvent des Français sympathisants de la cause nationale ou autres, utilisés comme prête-nom.

En Tunisie, où se trouvait le siège du Gouvernement provisoire, d’innombrables commerces, bâtiments et biens immobiliers ont été acquis par le FLN, sous des noms d’emprunt et de particuliers, pour le compte de la Révolution.

Rares sont ceux qui aujourd’hui continuent à renflouer les caisses de l’Etat en raison de leur acquisition par des particuliers dans des conditions surprenantes.

Plusieurs appartements situés à Paris sont occupés par d’anciens responsables du FLN, d’ex-ministres ou laissés en situation d’abandon.

En Espagne le siège de l’ancienne ambassade à Madrid qui est tout simplement fermé depuis longtemps, alors que l’Etat continue à payer les charges et les impôts.

D’autres biens ont été acquis en Allemagne, mais surtout en Suisse, qui était la base arrière du FLN pendant la Guerre de Libération.

Pour d’autres, ayant fait partie de l’Amicale des Algériens en France, le patrimoine de l’Algérie en France est bien plus important qu’on peut le croire, mais il n’est pas totalement répertorié. Il y a eu une première opération de recensement au début des années 1990, à l’arrivée du président feu Mohamed Boudiaf, mais qui n’a pas donné les résultats escomptés.

Bouteflika, après avoir été saisi sur les convoitises de certains dignitaires qui voulaient mettre la main sur des résidences de maître à Paris, a chargé l’IGF (Inspection générale des finances) de mener une enquête sur les biens de l’Etat à l’étranger, surtout en France. Le rapport a révélé de graves défaillances et les pratiques illégales qui ont permis à des pontes du système d’accaparer certaines résidences d’Etat, hôtels et appartements. Certains de ces biens ont été repris et restaurés.

Mieux encore, de nombreuses résidences consulaires, sièges d’ambassade appartenant à l’Etat ont fait peau neuve grâce à un budget spécial dégagé sur ordre de Bouteflika pour prendre en charge les travaux de réfection.

En 2009, une luxueuse résidence de 35 000 mètres carrées a été achetée par l’Algérie à Genève pour plus de 27 millions d’euros (30 millions de francs suisses). Considérée à l’époque comme l’une des plus grosses ventes immobilières à Genève, cette acquisition a suscité de nombreuses interrogations et alimenté le débat sur la nécessité de se «débarrasser» de ces nombreux biens budgétivores que l’Algérie détient à l’étranger.

Le clan Bouteflika s’apprêtait en 2016 à mettre en vente les biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien en France.

Le recensement devrait aussi inclure les biens rachetés par ces « responsables algériens » au moins depuis 1980 et de les mettre à la disposition de l’Etat.

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