Les rues de la ville de Bejaïa, ont encore vibrées, ce vendredi, de façon impressionnante, au rythme du 6e acte de la révolution du sourire. Armés de banderoles et de pancartes, drapés de drapeaux nationaux et amazighs, sourire aux lèvres, les manifestants ont réitéré, pacifiquement mais avec détermination, leurs revendications de changement total et radical du système.
Ni la proposition de Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’ANP, concernant l’application de l’article 102, encore moins celle consistant à faire appel à des anciens figures pour gérer la période de transition ,échappé aux critiques des manifestants, qui y voient en ces propositions des perches de secours au système en place.
« Pour le déracinement total de la mafia politico-financière», « Pour un changement total et radical », « Vous avez dévoré le pays, espèce de voleurs » « FLN dégage », « On ne veut ni de Bouteflika ni de Saïd », « L’Algérie est une république, non un royaume » « Ensemble ,nous vaincrons », « Un seul héros , le peuple », « Yen a marre de ce pouvoir » , « Pouvoir assassin »… scandaient dans les trois langues les manifestants ,devenus au fil des jours et des contestations de rue, de plus en plus conscients et vigilants face aux diverses tentatives qui se trament pour affaiblir et essouffler ce mouvement pour la naissance d’une Algérie plus juste, plus démocratique, plus respectueuse des droits humains, une Algérie totalement réconciliée avec sa révolution et son histoire.
Les manifestants n’en démordent pas. Pour eux, pas d’affaiblissement, pas d’essoufflement, pas de gel du mouvement, jusqu’à l’instauration d’un état de droit, doté d’une justice indépendante et d’une presse libre et des institutions réellement issues de la volonté populaire. Certains manifestants exigent, à l’occasion, la mise en place immédiate du processus de transition devant aboutir, dans les meilleurs délais, à l’organisation d’élections présidentielles et autres, sous le suivi , le contrôle, et la surveillance d’une commission électorale totalement indépendante du pouvoir.
« Tous ces faux fuyants, ces atermoiements, ces temporisations et ces fausses solutions, ne feront qu’exacerber la colère du peuple et augmenter de sa détermination. Nous avons besoin de propositions qui profitent au peuple, pas de solutions ayant comme but réel de trouver des issues à ceux qui ont mis le pays dans cet état lamentable. Le peuple a dit son mot. Chaque vendredi est un référendum. A tous donc d’écouter et de respecter la volonté populaire. L’article 7 de la constitution est très clair là-dessus : le peuple est la source de tout pouvoir et la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple », indique, à cette occasion, un président d’une association culturelle.
Comme d’habitude les marques de solidarité et de générosité ancestrales ont été au rendez-vous : distribution gratuite de dattes, d’eau potable, opération de nettoyage des rues à la fin de la marche… etc. Actions qui montrent, si besoin est, une nette image de pacifisme et une très belle leçon d’humanisme qui contredit tous les mensonges colportés ça et là, sur l’esprit violent des manifestants algériens.