Election présidentielle anticipée : Soufiane Djilali s’exprime

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Lors d’une intervention dimanche sur la Chaîne 3, Soufiane Djilali, président du parti politique Jil Jadid, a commenté l’annonce de l’élection présidentielle anticipée prévue pour le 7 septembre prochain.

Interrogé sur sa participation éventuelle à ces élections anticipées, Djilali a répondu en soulignant l’importance pour un parti sérieux de ne pas négliger une élection présidentielle. Il a affirmé que tout parti porteur d’un projet de société et d’un programme politique devrait aspirer à participer à la construction du pays, dans la voie qu’il estime la meilleure. Cependant, il a également souligné qu’il était trop tôt pour prendre une décision définitive, indiquant que cela dépendrait des conditions politiques à venir.

« Un parti politique sérieux ne peut faire l’impasse sur la présidentielle, d’autant plus lorsque l’on porte un projet de société et qu’on a une idée sur le programme à mettre en place, on a envie de le défendre et de participer à la construction du pays dans la voie qui nous semble être la meilleure pour le pays », a-t-il dit. Estimant que les conditions ne son pas encore visibles, il ajoute : « On verra si les conditions politiques s’y prêteront ou non ». Selon lui, la position de Jil Jadid sera connue avant la convocation du corps électoral le 8 juin.

Soufiane Djilali a reconnu la faible présence des partis politiques sur la scène publique et médiatique ces dernières années, attribuant cela à divers facteurs, notamment une politique gouvernementale qui aurait découragé l’activité politique après le mouvement du Hirak. Il a également souligné le besoin d’un système politique qui rassemble la majorité des citoyens et qui prend en compte les impératifs de sécurité nationale et de stabilité institutionnelle.

« A la sortie du hirak, il y a eu la volonté de diminuer l’activité politique, ce qui a conduit à un silence généralisé de la classe politique. Maintenant, il y a une élection présidentielle anticipée de quelques mois, ce qui ne risque pas de bouleverser considérablement le calendrier. Mais encore faut-il voir les conditions mises en place pour aller vers des élections qui ont toute leur valeur », a-t-il déclaré.

Selon lui, avec l’élection présidentielle à venir, se pose la question du type de système politique que l’Algérie veut construire, a-t-il estimé, en souhaitant la mise en place d’un système qui rassemble la majorité des citoyens et qui prend en compte les impératifs de sécurité nationale, de stabilité et de fonctionnement institutionnel efficace.

« Il faut laisser la place à chacun pour s’exprimer dans un cadre national bien établi. Il faut qu’il y ait cet élan patriote, que les gens défendent les intérêts de leur pays. Très souvent, les gouvernants, quels qu’ils soient, ont tendance à vouloir avoir des soutiens systématiques et parler des réussites et ne jamais évoquer les points faibles. Il me semble que renforcer un front national interne c’est, au contraire, attaquer les points faibles, permettre par l’expression politique de traiter ce qui doit l’être y compris les défaillances, les points faibles, les erreurs, de manière à ce que la marche générale de l’Etat soit assurée vers une évolution positive et non pas vers un consentement systématique à tout ce qui se fait », a-t-il plaidé.

Constatant que la société dans son ensemble s’est désintéressée de la politique, en partie en raison d’un choix gouvernemental, Soufiane Djilali a explique, pour étayer ses dires, qu’il y a deux ans, l’Etat avait choisi de favoriser ce qu’il appelle « la société dite civile » au détriment des partis politiques. « Il y a eu une forme de nihilisme et les partis politiques ont été emportés par une réaction qui n’était pas à la hauteur des enjeux », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Il est important que le parti politique fasse le travail de prise de conscience de la population autour de thèmes structurés. Il ne s’agit pas simplement de lancer des idées parfois populistes, de faire le buzz ou de plaire à telle ou telle autre partie de l’opinion, il y a un travail de fond à opérer qui relève de la doctrine du pays et d’une connaissance bien précise », a-t-il dit.

Enfin, Soufiane Djilali a mis en lumière le fait que les partis politiques en Algérie ne bénéficient d’aucune subvention de l’État, soulignant l’engagement financier de Jil Jadid dans ses activités politiques. « Jil Jadid n’a jamais reçu un centime de l’Etat algérien, alors que je pense que nous faisons un travail d’utilité publique avec nos propres moyens », a-t-il dit, en réaffirmant l’importance des partis politiques dans le paysage politique algérien et la nécessité pour ces derniers de remplir leur rôle de manière indépendante et responsable.

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