L’ambassadeur d’Algérie à Bamako a réintégré son poste

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Dégel des relations entre l’Algérie et le Mali. Une quinzaine de jours après avoir été rappelé à Alger dans le contexte d’une crise diplomatique entre les deux pays, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako a réintégré son poste le vendredi dernier, selon des sources citées par l’AFP. Cette nouvelle s’accompagne d’une information faisant état d’un retour imminent de l’ambassadeur malien en Algérie. Cependant, ni Alger ni Bamako n’ont encore officialisé ces développements.

Les deux diplomates avaient été rappelés le 22 décembre dernier par leurs pays respectifs suite à des tensions survenues après que le ministre malien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur algérien. La junte militaire malienne avait reproché aux autorités algériennes d’avoir rencontré des groupes rebelles et le chef de la confrérie Kountia, Mahmoud Dicko, sans consultation préalable. Des rencontres qu’elle a qualifiées « d’actes inamicaux » et « d’ingérence » dans les affaires intérieures du Mali.

La réaction de l’Algérie a été de convoquer l’ambassadeur du Mali à Alger pour lui rappeller l’attachement « intransgressible » de l’Algérie à « l’intégrité territoriale et à l’unité du Mali », le choix de la voie « pacifique » pour la promotion de la paix dans le pays et la « promotion de la réconciliation sans exclusive ». Cela veut dire que l’Algérie, en sa qualité de chef de file de l’accord de paix signé sous ses auspices à Alger en 2015, n’entend exclure aucune partie pour garantir la paix dans ce pays voisin.

L’Algérie avait récemment appelé toutes les parties à renouveler leur engagement en faveur du processus de paix d’Alger à la veille du départ de la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma), chargée de la mise en œuvre de l’accord.

Cependant, les autorités maliennes, issues du coup d’État de 2020, ont entrepris des opérations militaires dans le nord du pays, violant ainsi l’accord. La prise de la ville de Kidal avec le soutien de la milice russe Wagner a exacerbé les tensions et rompu le dialogue entre les nouvelles autorités de Bamako et les groupes signataires de l’accord d’Alger.

Malgré les efforts discrets de l’Algérie pour ramener les parties à la table des négociations, la junte militaire malienne semble adopter un double discours, exprimant son attachement à l’accord tout en prenant des initiatives qui suggèrent une volonté d’enterrer l’accord d’Alger.

Le récent déplacement du ministre malien des Affaires étrangères au Maroc pour participer à une réunion avec d’autres pays sahéliens a soulevé des inquiétudes quant à la cohérence des engagements envers l’accord d’Alger. De plus, le président de la transition au Mali, Assimi Goita, a annoncé le lancement d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation », laissant entendre une possible disqualification de l’accord d’Alger.

Bien que le retour des ambassadeurs suggère une détente après la récente crise diplomatique, il souligne également les défis persistants pour la remise sur les rails de l’accord d’Alger et la promotion d’une solution pacifique et inclusive à la crise malienne.

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