Un vibrant hommage a été rendu à Moufdi Zakaria, le poète éminent de la Révolution algérienne et auteur de l’hymne national « Kassaman », lors d’une cérémonie organisée jeudi à Alger pour marquer le 46e anniversaire de sa disparition.
L’événement, organisé par la Bibliothèque principale de lecture publique d’Alger, en collaboration avec la Maison de la poésie algérienne et la Fondation Moufdi-Zakaria, a rassemblé poètes et académiciens qui ont uni leurs voix pour honorer la mémoire du poète de la Révolution algérienne.
L’historien Mohamed Lahcène Zeghidi a souligné le nationalisme précoce qui animait Moufdi Zakaria, en grande partie influencé par sa famille et ensuite par sa formation politique et culturelle. Ayant joué un rôle actif au sein du Mouvement national, le poète a marqué son engagement dans l’Etoile nord-africaine et le Parti du peuple algérien (PPA), avant de rejoindre le Front de libération nationale (FLN) lors du déclenchement de la Guerre de libération nationale.
La contribution du poète ne se limite pas à son rôle politique, mais s’étend à son héritage littéraire riche et diversifié, composé de chants révolutionnaires, de poèmes en arabe classique, de textes en dialecte algérien, de documents politiques et de critiques. Ahmed Bafdel, petit-fils du poète et membre du Bureau national de la Fondation, a évoqué les correspondances émouvantes que Moufdi Zakaria adressait à sa famille pendant sa détention en geôles coloniales et lors de ses voyages à travers le monde pour la cause nationale.
Une révélation majeure de cette commémoration a été la publication en 2022, lors du Salon international du livre d’Alger (SILA), des lettres de Moufdi Zakaria à sa famille, rassemblées par son fils Slimane Cheikh. Ces correspondances révèlent une facette méconnue de la vie du poète, mettant en lumière sa relation intime avec sa famille.
La Fondation Moufdi-Zakaria, sous la direction de son secrétaire général, Djaber Amara, a été saluée pour son rôle crucial dans la préservation de l’héritage de Moufdi Zakaria. La fondation collecte des manuscrits et des enregistrements sonores pour les mettre à disposition des générations futures.
Slimane Djouadi, président de la Maison de la poésie algérienne, a conclu cet hommage en qualifiant Moufdi Zakaria de « figure emblématique de la poésie révolutionnaire en Algérie et dans le monde arabe ». Il a également plaidé pour la proclamation du 17 août en tant que Journée nationale de la poésie, en reconnaissance de l’impact profond de Moufdi Zakaria sur la scène littéraire et politique.
