En vue de stabiliser le marché automobile: La CAPC propose un mode d’emploi

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La CAPC a élaboré une étude pour répondre à la question suivante : comment faire pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’automobile, sans toucher aux réserves de change. L’approche de la CAPC consiste, dans une première phase, à faire de l’assemblage automobile en Algérie, en faisant appel à des constructeurs connus. Ceux-ci vont non seulement fournir le marché local, mais également réexporter des véhicules d’origine algérienne vers des pays liés à l’Algérie par des accords de libres échanges (la grande zone arabe de libre-échange, la zone de libre-échange continentale africaine et l’accord d’association avec l’UE). Les acteurs du marché pourront ainsi utiliser les excédents de devises susceptibles d’être générés par des opérations d’exportations bien définies pour financer l’importation de véhicules ( des véhicules en kit d’assemblage) destinés pour le marché local.

Le pays offre des avantages comparatifs à travers ces accords de libre-échange. Et cela peut séduire les constructeurs automobiles. Il s’agit donc de procéder au montage automobile pour l’exportation avec un changement de position tarifaire à même de permettre une algérianisation du produit et de bénéficier des dispositions des différents accords. Le bénéfice tiré en devises pourrait être utilisé par l’assembleur national et son fournisseur pour alimenter le marché local. Ainsi, le parc national sera renouvelé progressivement sans affecter les devises détenues localement tout en fructifiant les infrastructures existantes et en exploitant la main-d’œuvre déjà formée.

Selon la CAPC, des fournisseurs se sont engagés à fournir leurs assembleurs en kits en leurs permettant de les écouler sur les marchés internationaux environnants et de leurs fournir des véhicules pour le marché local au prorata des bénéfices tirés. La seconde phase consiste en l’homologation d’un certain nombre prédéfini de pièces de rechanges par les sous-traitants et de produits déjà existants, dans le domaine de la mécanique, ce qui rendra cette filière exportatrice. Il s’agit de passer de l’idée de la substitution à l’importation (marché restreint) au développement des exportations (économie d’échelle et donc compétitivité).

L’Algérie dispose, estime la CAPC, d’une assise industrielle beaucoup plus importante et plus compétitive mais surtout plus diversifiée que certains pays activant dans la mécanique. En effet, différents intervenants peuvent valablement développer la filière à travers des sociétés et des investissements qui existent déjà, plusieurs produits dans le domaine automobile destinés à l’export tels que l’Industrie de la câblerie et faisceaux de câbles, pneumatiques.

Une approche opérationnelle

La troisième phase consiste à mettre à niveau l’industrie sous-traitante, d’autant plus que l’Algérie a consenti d’énormes investissements (certains investissements ont déjà été réalisés, d’autres sont en cours de réalisation. La mise à niveau devrait toucher de nombreux segments tels que :  emboutissage de tôle, diverses pièces moulées, pièces électroniques auto (modules embarquées), pièces électriques auto (batteries…), diverses pièces plastiques… 

La CAPC estime que la proposition qu’elle a formulée mérite d’être examinée. De même, elle souligne que assurera au secteur automobile une autosuffisance en devises à court terme et un excédent d’exportation à long terme, tout en contribuant à fédérer les acteurs économiques du secteur de la mécanique autour d’objectifs communs fixés par l’État dont principalement la préservation des réserves de changes et son renforcement ainsi que le développement du tissu industriel. 

Dans un discours prononcé à cette occasion, son président, Agli Sami, a souhaité que les acteurs du marché et les pouvoirs publics soient réceptifs à l’idée de cette étude et que cette dernière puisse être enrichie. Il dira que l’exercice est d’examiner les pistes opérationnelles pour pouvoir relancer l’industrie automobile sans affecter la balance commerciale (préservation des devises) et sans exacerber la pression sur les devises du marché parallèle. Il s’agit, notamment, poursuit-il, de tirer profit des avantages comparatifs qu’offre notre pays à l’effet de booster l’industrie mécanique et l’exportation, tout en permettant de satisfaire crescendo la demande nationale par l’intermédiaire de financements des constructeurs automobile au lieu et place du trésor public.

Et d’expliquer : L’objectif étant essentiellement de préserver une balance commerciale positive tout en saisissant les opportunités offertes par les changements de localisations industrielles suite à la pandémie. Selon lui, cette approche se veut être opérationnelle à très court terme et dont les modalités financières sont très avantageuses pour notre économie, qui évolue dans un contexte de crise mondiale.

Ainsi, a-t-il été décidé d’élargir la réflexion, dans un cadre participatif et inclusif, à la plus large frange d’intervenants dans le domaine de l’automobile et de mettre à la disposition de la presse notamment spécialisée ce travail qui constitue, à notre avis, une piste valable, pour une satisfaction progressive de la demande nationale tout en fructifiant l’existant en termes de capital humain formé et d’infrastructures coûteuses réalisées et opérationnelles.

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