Exclusif : Entretien avec le ministre de la communication Ammar Belhimer: « Nous avons décidé de réactiver le fonds d’aide à la presse, gelé depuis 2014 »

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Le ministre de la communication, Ammar Belhimer, revient dans cet entretien sur l’avenir de la presse Algérienne, qui passe par une crise inédite.

Sans aucun tabou, Ammar Belhimer évoque pour la première fois la question des journalistes en détention.  

Il annonce également la réactivation du fonds d’aide à la presse, gelé sur décision de l’ex- premier ministre, Ahmed Ouyahia, depuis près de dix années.  

L’Express DZ : Monsieur le Ministre vous avez lancé depuis votre prise de fonction dix chantiers de réformes importants touchant notamment, à la presse électronique, au rapatriement de la télévision de droit offshore, à la publicité. Quel bilan faites-vous de ces réformes très attendues par le secteur ?

La plupart des dix chantiers lancés, dès notre prise de fonction en janvier 2020, pour assainir un secteur longtemps laissé au désarroi, sont bien avancés, notamment ceux relatifs à la mise en place d’un cadre juridique adéquat pour régir le secteur de la presse électronique, la mise à jour des statuts de TDA pour la commercialisation des produits offerts par Alcomsat-1, la publicité, le sondage et les agences de communication.

Comme nous l’avions précisé à maintes reprises le premier chantier du plan d’action établi par le ministère de la Communication concerne le consensus conceptuel pour une pratique sereine et apaisée du métier qui concilie liberté et responsabilité.

Le professionnalisme des médias a pour base de départ le civisme ou, plus globalement ce qu’on appelle communément la chaine de valeurs éducatives qui rendent heureuse la vie en société. Le respect, la démocratie, la sécurité physique et affective, l’égalité des chances, le respect de la vie privée, le secret de la correspondance sont parmi les conditions requises d’une vie sociale harmonieuse à laquelle les médias doivent concourir, à l’exclusion de toute autre valeur.

La haine, le racisme, le régionalisme, le sectarisme, la violence expressive et toute autre forme d’exclusion représentent l’exacte exécrable antithèse de cette chaine des valeurs éducatives, il convient de les combattre sans relâche.

Le second chantier porte sur la garantie du droit à l’information dans un cadre pluraliste, ainsi que la moralisation de la pratique journalistique, loin de toute velléité monopolistique et intrusion d’intérêts financiers incompatibles avec le pluralisme.

Le troisième chantier s’intéresse à combler le vide juridique prévalent dans le secteur pour encadrer la presse écrite et électronique, l’activité des chaînes de télévisions privées et des agences de conseil en communication, outre la régulation du marché de la publicité.

Le quatrième chantier concerne, quant à lui, l’accélération de la transition finale vers la communication numérique, alors que le cinquième est consacré à l’activation de la communication institutionnelle.

Le sixième chantier porte sur l’extension du réseau de l’information de proximité pour renforcer la démocratie participative. Le septième chantier est celui de la promotion de la formation et de la qualification. A cet effet, nous avons entrepris la réactivation du Fonds d’aide à la presse, gelé depuis 2014.

Les huitième et neuvième chantiers portent respectivement sur l’amélioration de l’image de l’Algérie à l’étranger et la restauration de sa place dans les forums internationaux et la réglementation de l’activité du sondage d’opinions, dépourvue de cadre juridique et de réalité économique claire.

Le dixième (10ème) et dernier chantier consiste à aider les hebdomadaires et les publications spécialisées, confrontés à d’énormes problèmes de financement en raison de leur exclusion, incompréhensible, de l’accès à la publicité.

 Avez-vous fixé un calendrier pour la concrétisation effective sur le terrain de ces dix chantiers de réformes ? Les professionnels du secteur pointent du doigt les lenteurs dans la mise en œuvre de ces chantiers. A titre d’exemple le fonds d’aide à la presse gelé en 2015 n’est toujours pas fonctionnel mais également la loi sur la publicité qui tarde encore à voir le jour ?

Comme nous l’avions déjà annoncé, l’année 2021 sera consacrée à l’amendement de la loi organique n° 12-05 du 18 Safar 1433 correspondant au 12 janvier 2012 relative à l’information en vue de l’adapter à la nouvelle Constitution et aux mutations que connait le secteur.

La future loi sera pensée avec le concours de l’ensemble des acteurs et professionnels du secteur.

Pendant ce temps-là, les autres chantiers se poursuivront à grand pas à l’image de l’élaboration d’un cadre juridique relatif à la publicité et un autre régissant l’activité des sociétés de communication.

Toutefois, le marché de la publicité n’a pas été laissé dans l’état d’anarchie qu’il connaissait.

En attendant l’adoption du décret exécutif relatif à cette branche d’activité, l’ANEP a entrepris, en sa qualité de régie exclusive de l’Etat, de mettre en conformité l’accès aux annonces publiques avec les lois de la République, par une série de critères transitoires, quinze en tout, qui prendront effet incessamment.

Cette mesure, qui avait pris effet en janvier dernier, s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics de mettre fin aux anciennes pratiques en arrêtant d’activer dans le non-droit, l’informel de la presse et les prête-noms, et à l’impératif d’assainir le secteur par une contractualisation basée sur des normes juridiques claires, des bases juridiques qui vont encadrer dorénavant le cadre conventionnel qui permet aux éditeurs, quel que soit le média, d’accéder à la publicité de l’Etat.

C’est aussi le cas de la presse électronique où nous avions mis fin à l’anarchie par l’élaboration d’un décret aujourd’hui en vigueur.

Par ailleurs, la réactivation du Fonds d’aide à la presse, gelé en 2015, est programmée pour l’année en cours.  

Cette réactivation, validée par le Premier ministre sur la base d’une proposition que nous avions faite, tend à aider les médias privés à surmonter leurs difficultés financières, compliquées davantage par l’arrêt des activités engendré par la pandémie du Covid-19.

 Vous dites du secteur que c’est un champ ruiné et miné, qu’il est rongé par des intrus et des affairistes. Ne pensez-vous qu’il faut aller vite dans les réformes pour déminer ce secteur et l’arracher des mains des intrus ?

Assainir un champ ruiné et miné exige à la fois du temps et de la persévérance. Nous continuons à travailler pour une amélioration de la situation du secteur de la Communication qui a été durant longtemps rongé par les intrus et les affairistes.

Notre plus grande réussite c’est d’avoir établi un lien direct avec les médias sans aucune bureaucratie, car notre but premier c’est de fédérer tous les efforts et les bonnes volontés pour parvenir à une presse nationale professionnelle et citoyenne dans le respect de la loi et de l’éthique.

Tout le long de l’année 2020, nous n’avions pas cessé de communiquer avec nos journalistes via des entretiens (écrits et audiovisuels), des communiqués, des conférences…pour sensibiliser sur l’urgence de remettre la profession journalistique sur les rails et mettre en garde contre les pratiques anti-professionnelles qui l’entachent. Nos bureaux sont restés ouverts aux professionnels du secteur.

Plusieurs objectifs fixés dans notre plan d’action ont été atteints à l’image de l’élaboration d’un arrêté régissant la presse électronique et d’un cahier des charges, fixant les conditions d’octroi de la publicité publique.

D’autre part, l’amendement de la loi organique n° 12-05 du 18 Safar 1433 correspondant au 12 janvier 2012 relative à l’information, qui se fera de façon collective et inclusive avec la participation de l’ensemble des acteurs du secteur, nous permettra enfin de créer un Conseil national de la presse écrite au lieu d’une Autorité de régulation, tel que stipulé dans la loi actuelle, et qui n’existe nulle part au monde.

Le décret exécutif relatif à l’activité des médias électroniques a été promulgué, il y a un mois. A-t-elle reçu un bon accueil de la part des propriétaires des journaux électronique ? Quel impact a-t-elle eu sur le terrain et savez-vous qu’il existe des formes de bureaucratie au niveau des hébergeurs publics ce qui empêche justement de « migrer » vers le point DZ ?

La régulation et la promotion de la presse électronique a été l’un des chantiers phares de notre plan d’action. Pour parvenir à concrétiser cet objectif nous avons mis en œuvre récemment un décret pour organiser cette importante activité informationnelle, longtemps délaissée.

Le décret fixant ainsi les modalités d’exercice de l’activité d’information en ligne et la diffusion de mise au point ou de rectification sur le site électronique a été publié le 25 novembre dernier sur le Journal officiel.

La sécurité numérique, constituant un défi majeur de notre époque, exige que tous les sites électroniques d’information ou autres, soient hébergés localement afin de protéger les données du pays.

Les journaux électroniques, existants et ceux à avenir, sont ainsi invités à rapatrier l’hébergement physique et logique de leur site dans le domaine « .dz », sachant que les capacités nationales dans ce domaine sont de plus en plus importantes.

A titre d’exemple, les opérateurs comme L’entreprise de télédiffusion (TDA) Algérie Télécom, Mobilis ou encore l’Agence de presse « APS » disposent de Data Center répondant à tous les besoins d’hébergement des sites électroniques et de stockage des contenus informatisés (stockés en cloud).

Ces opérateurs sont à même de garantir une sécurité maximale aux données, tant en matière d’accès que de contenus ininterrompus à longueur de temps.

Il faut préciser que l’opération d’hébergement dans le domaine « .dz », qui est une disposition technique et pratique relève des prérogatives des institutions et organes nationaux habilités, à l’instar du Centre de Recherche sur l’Information Scientifique et Technique (CERIST), tandis que d’autres institutions sont chargées de l’hébergement des sites électroniques dont l’APS, l’établissement Public de Télédiffusion d’Algérie (TDA) et Algérie Télécom ainsi que des opérateurs privés.

L’enjeu sécuritaire nous semble primordial. Outre le domaine « .dz », le certificat SSL est recommandé comme protection indispensable pour un site web. Il assure l’authenticité du site web par rapport à son identité et assure que les données transmises vers et depuis ce dernier sont chiffrées et sécurisées en cas d’interception par des parties tierces malveillantes, comme le recommande l’Observatoire numérique du GAAN (le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique) qui estime, par ailleurs, que 85% des sites web audités par ses soins ne disposent pas de ce certificat.    

L’Algérie nouvelle ne peut se passer d’une presse libre et indépendante, elle ne peut également accepter des détenus d’opinion dans ses prisons. Quelles réponses donnez-vous à ceux (nationaux ou étrangers) qui mettent à chaque fois en avant les deux questions ?

Je vous confirme que l’Algérie nouvelle, telle qu’annoncée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accorde une importance cruciale à la liberté de la presse, levier de la démocratie.

Il est nécessaire de rappeler que le Chef de l’Etat fait de la communication l’un des piliers de la nouvelle République à travers la création d’un environnement favorable au renforcement du professionnalisme des médias et des journalistes.

Dans son programme contenant 54 engagements essentiels, le président de la République consacre un intérêt particulier au secteur et aux professionnels des médias traditionnels et nouveaux.

Ce programme met l’accent, notamment, sur la nécessité de respecter le droit à l’information et la liberté d’exercice, dans le respect des règles éthiques et de la déontologie de la profession, mais aussi sur l’importance de créer toutes les conditions susceptibles de renforcer le professionnalisme.

Comme je l’ai précisé dans un entretien accordé à vos confrères dernièrement, il n’existe pas de prisonniers d’opinion en Algérie.

Il ne faut pas, pour des motivations occultes, faire l’amalgame entre l’emprisonnement d’un journaliste pour délit d’opinion et le caractère sacro-saint de la justice lorsqu’un délit est commis, quand bien même par un journaliste.

Le journaliste a des devoirs et des droits garantis et protégés par la loi en sa qualité de professionnel de l’information. Mais lorsqu’il commet des délits il est jugé et condamné comme tout citoyen qui enfreint la loi. Nul n’est au-dessus de la loi.

Dans un premier communiqué, nous avions invité les parties au procès à user des voies de recours dans un climat apaisé, loin de toute politisation, de toute manipulation et de toute ingérence, notamment étrangère.

Aussi, n’attendez pas d’un membre de l’Exécutif, de surcroit ancien professeur de droit, de s’immiscer dans le fonctionnement de l’institution judiciaire, qu’il s’agisse du respect du secret de l’instruction, ou de l’autorité de la chose jugée et ce, quel que soit le statut du justiciable.

Des peines ont été prononcées dans des décisions de justice et les voies de recours légales ont été épuisées ; je m’abstiendrai naturellement de les commenter.

Il s’agit ici d’autorité de la chose jugée par une institution, une autorité, un pouvoir disposant du double statut de l’indépendance et de la séparation des autres pouvoirs.

Les mesures d’amnistie qui peuvent être décidées pour abréger les peines prononcées sont du seul ressort du président de la République.

Ces règles sont sacrées dans un Etat de droit qui ne mérite cette qualification que s’il assure :

–      l’effectivité de ses lois, d’une part,

–      et, l’exécution de ses décisions de juste, d’autre part.

J’ai la conviction que seul un Etat de droit, à l’exclusion de tout autre logiciel de gouvernance, peut donner corps aux idéaux de démocratie, de justice et de progrès social qui ont toujours été les miens depuis cinquante ans.

Je suis d’autant plus attaché à cet Etat que sa loi fondamentale énonce à l’article 50 que « le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».

Or, ce n’est pas de délit de presse dont il s’agit dans le cas d’espèce même si le prévenu exerçait le métier de correspondant de médias étrangers sans accréditation préalable. Non seulement il n’avait pas cette accréditation, mais ne l’a jamais demandée.

La qualification des faits par la chambre d’accusations est :

–      L’incitation à « attroupement non armé, soit par discours proférés publiquement, soit par écrits ou imprimés affichés et distribués », punie par l’article 100 du Code pénal,

–      L’atteinte à l’unité nationale, punie par l’article 79 du Code pénal.   

Au-delà des quelques cas sanctionnés, la trame est celle du chaos, avec les « printemps du désert »  arabe avec ses appels récurrents à la période de transition qui passe par un processus dit « constituant », qui n’est rien d’autre qu’un saut vers l’inconnu.

En effet, le logiciel constituant qui la porte est criminel.

Aucun des pays ayant emprunté la voie du processus constituant issu des laboratoires atlantistes n’est sorti indemne de la partition territoriale et de la guerre civile.

Les bouleversements préfabriqués – exportés principalement par les nouveaux acteurs du droit international que sont les organisations dites non-gouvernementales – révèlent chaque jour davantage leur caractère contre-révolutionnaire. Plus particulièrement en direction de notre pays, des ONG qui ont pignon sur rue à Genève ou à Londres, des résidus irréductibles de l’ex-FIS (porteurs d’une « religiosité exploiteuse et habile », comme le soulignait Mostefa Lacheraf) et des revanchards mafieux de l’ancien système travaillent d’arrache-pied, y compris par derrière les barreaux ou à partir de leurs retraites dorées (forcées ou choisies), pour propager les mots d’ordre de désobéissance civile, de troubles et de recours à la violence.

Il n’existe pas meilleure protection pour le journaliste que de respecter l’éthique et la déontologie dans l’exercice de sa profession. Il est inconcevable qu’un professionnel de la presse peut avoir des démêlées avec la justice s’il exerce son métier dans le respect de la loi. 

Durant l’année 2020, plusieurs communiqués ont été rendus publics par notre département ministériel, pour sensibiliser sur cette question cruciale qui est le respect de l’éthique et de la déontologie dans l’exercice du journalisme.

Vous avez certainement dû remarquer que dans chaque entretien que j’avais accordé, depuis ma prise de fonction de ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, j’insiste sur le respect de l’éthique et de la déontologie de la profession de journaliste. Cela découle de ma conviction qu’il est impossible d’obtenir une presse professionnelle et performante sans ce respect-là.

A cet effet, nous avions invité l’ensemble des acteurs du champ médiatique national à lancer une réflexion collective, sérieuse et constructive, visant à identifier les voies et moyens de pallier certaines pratiques anti-professionnelles entachant l’exercice du métier de journaliste dans notre pays.

Pour nous, l’usage inconsidéré des pseudonymes ou encore l’ambivalence de la relation de travail avec les organes employeurs figurent parmi les plus manifestes de ces pratiques anti-professionnelles. Il s’agit également de réfléchir pour trouver des solutions au phénomène émergent communément appelé « pages confidentielles », ainsi qu’au foisonnement des articles non signés, provoquant le doute chez le lecteur autour de leur authenticité et de leur source.

Il est donc impératif de favoriser, par attachement au principe d’autorégulation, une meilleure pratique du journalisme en Algérie par la rédaction d’une Charte algérienne consensuelle d’éthique et de déontologie pour régir le secteur de la presse.

Nous demeurons convaincus qu’un travail de réflexion et de concertation responsable entre la tutelle et l’ensemble de la corporation (employeurs, journalistes, experts), peut permettre d’atteindre l’objectif tant escompté, consistant à contribuer à l’émergence d’un journalisme professionnel en Algérie.

Une formation de qualité, au sein des universités et établissements spécialisés, ainsi qu’un encadrement efficient et éclairé, au niveau des médias, mettant en avant la sacralité du respect de l’éthique et de la déontologie, sont l’autre condition sine qua non pour la « production » d’un journaliste consciencieux et professionnel.

De nombreux sites algériens d’information ne sont pas accessibles en Algérie. Leurs propriétaires dénoncent cet état de fait et parlent de censure arbitraire, d’atteinte à la liberté d’informer ? Qu’en est-il au juste ?

Motivés par une mauvaise foi ou par ignorance, certains incombent à tort « le blocage » de leurs sites d’information au ministère de la Communication et interprètent cela comme de la « censure ».

A cet effet, nous tenons à préciser que ces « blocages », ou je dirais plutôt interruption, sont dus à des problèmes techniques notamment la mauvaise connexion qui n’est nullement du ressort du ministère la Communication.

Justement l’un des avantages de l’hébergement dans le domaine « .dz » c’est de couper la voie à ces diffamations et garantir une transparence et une sécurité à l’activité des sites électroniques d’information et autres.

L’Algérie est la cible de différentes cyber attaques et de récurrentes campagne de dénigrement médiatiques. Quelle est votre appréciation sur ce déluge d’attaques contre notre pays ?

S’agissant des campagnes médiatiques et de dénigrement ciblant l’Algérie, il faut savoir que ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui.

Il est clair que de par son rôle moteur dans l’accélération du processus de libération nationale et d’autodétermination, ainsi que son statut de leader régional, à potentiels économique et humain considérables, notre pays a depuis toujours dérangé et fait l’objet de convoitise.

L’Algérie a toujours assumé ses positions politiques tant sur le plan régional qu’international. Des positions immuables contre toute forme de colonialisme et en faveur du droit des peuples de décider d’eux-mêmes, de la non-ingérence dans les affaires internes, de l’encouragement du développement de la partie sud de la planète…

Mais la meilleure façon de répondre à ces attaques médiatiques, basées sur la rumeur et les contrevérités, c’est le travail et l’obligation de résultats. Et c’est ce que nous nous appliquons à faire.

Il faut également souligner dans ce contexte qu’un dispositif légal et pénal a été mis en place pour pallier le phénomène des fake-news et deep-fakes, ainsi que la diffamation, l’insulte et l’atteinte à la vie privée, que cela se produise dans la presse conventionnelle qu’électronique.

Ce cadre juridique concerne également les réseaux sociaux.

La population en raison des comportements de l’ancien régime, n’a pas confiance en la communication institutionnelle. Ce qui d’ailleurs permet d’alimenter la rumeur et les fake-news. Que faire pour rétablir cette confiance érodée par des années de gabegie ?

Depuis sa formation en janvier 2020, le gouvernement et l’ensemble des institutions de l’Etat, à commencer par la Présidence de la République, œuvrent à rompre avec les anciennes pratiques notamment sur le plan de la communication institutionnelle. Des pratiques qui avaient encouragé la rumeur, la spéculation et les fake-news ce qui avait creusé davantage le fossé entre l’Etat et le peuple. 

C’est pour y remédier qu’une stratégie globale de communication a été élaborée avec la participation de l’ensemble des institutions visant à donner une information vraie et vérifiée.

Cela dit, le succès de cette stratégie dépend énormément du rôle des médias publics et privés à proposer aux citoyens des informations justes et objectives.    

Outre l’éthique, la déontologie, et la modernisation du secteur de la communication vous parlez souvent du passage au numérique. La presse en papier est-elle, donc menacée à terme de disparition ?

Il est clair qu’avec la généralisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de leurs différents supports (smartphones, tablettes, lap-top…) le mode de consommation de l’information a complétement changé.

Les gens reçoivent désormais les nouvelles les plus fraîches sur leurs téléphones en instantané. De ce fait, la presse papier connait un recul à l’échelle planétaire. Elle cède de plus en plus le terrain à la presse électronique.

L’autre aspect, dont nous devons tenir compte dans ce contexte, est celui de l’augmentation des coûts de production des journaux qui dépend essentiellement de l’industrie du papier, de plus en plus onéreuse et surtout polluante.

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