Lutte contre le terrorisme: Les USA s’appuient de nouveau sur l’Algérie en Afrique

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Les Américains veulent créer une force d’intervention rapide antiterroriste de l’Africom en Afrique. Reste à savoir où seront stationnés ces commandos : aux États-Unis, en Europe ou en Afrique ?

Le camp Lemonnier à Djibouti, qui abrite la seule base militaire américaine officielle sur le continent, et qui, après travaux, pourra bientôt accueillir une quarantaine d’aéronefs et plus de 2 000 hommes, pourrait être leur point de chute. 

Washington veut passer par Alger pour lutter contre le terrorisme sur le continent : « L’Algérie est un partenaire fiable et très fort, et si je suis ici c’est que nous sommes convaincus que l’Algérie peut jouer un rôle très important pour assurer la sécurité et la paix dans toute la région», a précisé le Général d’Armée, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président Tebboune. 

Qualifiant les relations de l’Africom avec l’Algérie de «bonnes», le Général d’Armée Stephen Townsend a émis le souhait de les «étendre à d’autres domaines» sans préciser lesquels. 

L’Afrique revient dans le viseur des Etats-Unis. Le chef du Commandement militaire américain en Afrique (Africom), Stephen Townsend, s’est rendu la semaine dernière en visite à Alger dans un contexte de tensions régionales, en particulier en Libye et au Mali.

Le général Townsend, «accompagné de membres de l’ambassade américaine en Algérie», a été reçu par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

Le gradé de haut rang américain a également eu des entretiens avec le chef d’Etat-major de l’armée, le général Saïd Chanegriha, et le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum. : «Nous avons beaucoup à apprendre et à partager les uns avec les autres. Renforcer cette relation est très important pour nous», a expliqué le chef de l’Africom, cité dans un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Algérie : «L’Algérie est un partenaire engagé dans la lutte contre le terrorisme. Affaiblir les organisations extrémistes violentes, les activités malveillantes et renforcer la stabilité régionale est une nécessité mutuelle», a plaidé le général Townsend.

Il s’agissait de la première visite en Algérie d’un commandant de l’Africom depuis 2018. Le général américain de l’Africom, est venu à Alger pour «développer des coopérations sécuritaires» précise le communiqué de l’ambassade US à Alger.

Thomas Waldhausser a déclaré vouloir «explorer avec l’Algérie les futures activités de coopération en matière de sécuritéNous sommes impatients d’explorer avec vous les futures activités de coopération en matière de sécurité avec l’Algérie», a-t-il déclaré à la presse.

Il a aussi tenu à rencontrer les hauts dirigeants algériens, pour «discuter directement avec eux de nos préoccupations communes en matière de défense et de sécurité», s’est-il exprimé.

D’ailleurs sa réunion avec le chef d’Etat-major de l’Armée celle-ci a porté sur «l’état de la coopération militaire entre les deux pays, et ont échangé les analyses et les points de vue sur des questions d’intérêts communs».

«Montrer les muscles face à la Chine dans le Pacifique, parler de guerre commerciale contre le géant chinois est plus porteur électoralement chez les ouvriers américains. Le citoyen moyen américain ne sait pas où se trouve le Sahel», analyse Jeffrey Hawkins, ancien ambassadeur des États-Unis en Centrafrique.

Mais en même temps, les Américains ne veulent pas laisser le champ libre en Afrique à Moscou et Pékin, qui cherchent à accroître leur influence sur le continent, a souligné le patron des forces terrestres américaines en Afrique, le général Roger Cloutier.

«Le message que je transmets à mes partenaires (africains), c’est que nous ne partons pas», a indiqué le général Cloutier au cours d’une téléconférence au Pentagone : «Nous sommes encore impliqués»

Selon un récent rapport du bureau de l’inspecteur général du Pentagone, un organisme indépendant dont c’est le premier rapport public sur les opérations militaires américaines sur le continent africain, «la menace terroriste en Afrique persiste, et en certains endroits, s’accroît». 

Le programme initié par l’Africom est ouvert à l’Algérie, au Maroc, à la Tunisie, au Tchad, au Mali, au Niger, à la Mauritanie, au Nigeria et au Sénégal. Il a pour but d’aider tous ces pays à combattre l’idéologie terroriste et le terrorisme à travers le partage de l’information militaire ; l’interopérabilité des systèmes de communication ;  l’organisation des exercices multinationaux conjointes et combinées afin de promouvoir la coopération, la lutte contre l’idéologie extrémiste ; le soutien des opérations régionales, le soutien logistique (aviation)  et enfin l’offre de stages.

L’importance de ce programme tient à l’extrême sensibilité de l’ensemble géographique trans-saharien. C’est une zone où sont très actifs de nombreux mouvements terroristes tels : Al Qaïda au Maghreb, AQMI, Boko haram.

Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) a modifié sa stratégie face aux groupes extrémistes sur le continent, se fixant désormais l’objectif de les «contenir» et non plus de les «affaiblir», note l’inspecteur général Glenn Fine, dans ce rapport. 

Quelque 6 000 militaires américains sont actuellement déployés en Afrique, précise le rapport, dont 800 en Afrique de l’Ouest où ils soutiennent notamment les efforts antidjihadistes de la France au Sahel. 

Africom dont le siège est en Allemagne est le Commandement des États-Unis pour l’Afrique. Créé en 2007 par le Département de la Défense des États-Unis, son principal objectif est la coordination de toutes les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur ce continent africain. 

Les autorités américaines présentent volontiers la création de l’Africom comme un élément supplémentaire de leurs efforts en faveur de la paix en Afrique. Cependant, cette structure répond d’abord à un besoin de sécurisation des intérêts américains croissants en Afrique.

En fait, les Etats-Unis redécouvrent l’Afrique et décident qu’une partie de leur indépendance stratégique va s’y jouer dans les décennies avenir. Réalistes et pragmatiques, ils anticipent sur les menaces qui pourraient y mettre à mal cet objectif stratégique. Ceux–ci exposent leurs intérêts aux menaces terroristes susceptibles de migrer du Moyen-Orient vers l’Afrique.

Désormais il leur faut tisser une toile sécuritaire autour des côtes africaines où se situent l’essentiel de leurs intérêts énergétiques. Mieux, les Etats-Unis doivent prendre en compte dans leur nouvelle stratégie la détermination des terroristes à frapper leurs intérêts partout dans le monde.

Les activités civiles et militaires de la structure englobent la santé, l’aide humanitaire, l’action humanitaire contre les mines, la réponse aux catastrophes et la réforme du secteur de la sécurité.

Africom est un ensemble qui rassemble outre les militaires, les diplomates et les agents de la CIA. A ceux-ci, il faut ajouter les membres de la Sécurité nationale (NSA) et de nombreux fonctionnaires issus d’autres ministères.

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