Grève dans le secteur public : ambition salariale ou revendication syndicale ?

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Les appels à la grève se multiplient ces derniers jours et fusent de partout. Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, le Syndicat autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz a appelé les employés de Sonelgaz à observer un débrayage, à compter de demain mardi, en guise de soutien au « Hirak » populaire, mais surtout pour revendiquer une amélioration de leur conditions socioprofessionnelles, en premier lieu une augmentation des salaires.

Dans le même souci d’amélioration des conditions de travail et une revalorisation des revenus, le syndicat national des taxieurs avait incité sa corporation, à faire grève à compter d’hier dimanche. Le faible suivi de ce débrayage renseigne sur la divergence au sein de cette représentation syndicale et parmi les taxieurs eux-mêmes, répartis, désormais, entre salariés dans des sociétés privées ou exerçant en fonction libérale.

Le secteur des Finances n’est pas épargné par ce mouvement de grève. Les syndicats des banques publiques annoncent, de leur côté, une « grève générale » à compter du 10 novembre courant, alors que les entreprises d’assurances avaient enregistré un débrayage pas plus tard qu’hier et compte durcir leur mouvement en cas où la tutelle s’entête à ignorer leurs revendications portant notamment sur une hausse des salaires et l’octroie de primes.

Il y a lieu de rappeler que le secteur de l’éducation vit des grèves récurrentes, depuis plusieurs années déjà, et souvent sans préavis. La dernière en date est celle observée par des instituteurs du primaire. Se disant « indépendants » de toute appartenance syndicale, ces enseignants revendiquent eux aussi une amélioration salariale et des conditions du travail.

D’autres secteurs vivent la même tension, motivée par un désire de hausse des salaires et des avantages socioprofessionnelles à l’image de celui de l’industrie.

Le point commun entre ces secteurs est qu’ils sont tous publics et que l’ensemble des revendications tournent autour des augmentations de salaire et des primes, même si certains s’adonnent à arrimer la chose au « Hirak » et se disent « solidaires » avec ce dernier. La question qui s’impose dans ce contexte est la suivante: Est-ce que c’est le bon moment pour demander une augmentation des salaires et autres avantages matériels, alors que l’Algérie vit une crise politique et économique, et est en quête de se reconstruire après 20 ans de gestion chaotique ?

La réponse est certainement que le timing est mal choisi pour ces syndicats pour renouer avec lectorat et augmenter leur chance d’être réélus une prochaine fois.

Il faut préciser aussi que le « Hirak » populaire a été lancé le 22 février 2019, pour concrétiser des idéaux, longtemps ensevelis, et assouvir une aspiration à l’émergence du pays et à sa démocratie et non pas pour une augmentation des salaires.

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