Pour le 34e vendredi successif de mobilisation populaire, des milliers de manifestants ont encore envahi de façon pacifique les rues des principales villes du pays pour réitérer leur rejet des élections et exiger une solution négociée à la paralysie politique que vit le pays depuis des mois.
Pour les manifestants déterminés à aller au bout de leur rêve, il n’est pas question d’organiser des élections dans des conditions sociopolitiques actuelles. La répression qui s’abat sur des manifestations pacifiques et l’emprisonnement d’acteurs politiques et associatifs pour des motifs qualifiés de farfelus, ne font qu’augmenter de l’endurance du Hirak qui y trouve en cela, des arguments massues pour disqualifier les tenants du pouvoir actuel accusés d’arbitraire et d’injustice. « A la télévision, ils nous disent qu’ils accompagnent le Hirak, alors que la réalité est tout autre. La répression ne fait que renforcer nos convictions quant à la nature de ce pouvoir » indique, à ce propos, un Hirakiste impénitent.
Que ce soit à Alger, Constantine, Tiaret, Ain Defla, Bejaia, Mostaganem ou encore à Tizi-Ouzou, Sidi- bel Abbes, Annaba, Bouira, les mêmes slogans ont été scandés ce vendredi par des foules bigarrées composées d’hommes, de femmes et d’enfants de tout âge.
Signe des temps même à Bejaïa, la majorité des slogans ont été clamés en arabe peut-être, pour être en parfaite communion avec les autres wilayas du pays et détruire le venin de division qu’on tente d’inoculer au Hirak .
Aux slogans habituels en usage depuis plusieurs mois « Pour un état civil, non à l’état militaire » , « Libérez tous les détenus d’opinion », « Pas d’élections avec les symboles de l’ancien régime » « Pour une justice indépendante et une presse libre » , d’autres slogans liés au projet de loi sur les hydrocarbures et au projet de loi de finances 2020 ont fait leur apparition, en cette nouvelle journée de mobilisation à travers tout le pays. « la lil intikhabet, la lil qanoun el-mahrouqat », « Qanoun el mahrouqat darouh el issabet » « Surveillez Total, pas la capitale », ont crié encore les marcheurs qui ont, à l’occasion, dénié le droit au gouvernement actuel chargé des affaires courantes de toucher aux dossiers lourds qui concerne l’avenir du pays.