Houda Feraoun, une ministre «invisible» et «muette»

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La ministre des TIC, Mme Houda Feraoun n’a plus réapparu en public depuis le changement de gouvernement opéré à l’aube des manifestais populaires et l’abandon du 5eme mandat.

Connue pour être proche du clan Bouteflika, Mme Houda Feraoun maintenue dans le gouvernement Bedoui n’a plus donné signe de vie.

Elle ne donne aucune déclaration et travaille cloîtrée dans son bureau.

A-t-elle reçu des instructions d’en haut ? En mars dernier en plein mouvement populaire Houda-Imane Faraoun, a passé un sale quart d’heure dans la ville de Khenchela, ou elle était en visite officielle.

Elle a été chassée par des manifestants en furie.

La ministre était dans l’obligation d’écourter sa visite et de prendre la fuite pour échapper au lynchage populaire.

Houda Feraoun est accusée d’avoir perturbé la connexion internet afin de bloquer la circulation des informations sur les manifestations en Algérie, ce que la concernée rejette en bloc.

Directement impliquée dans les affaires de corruption concernant Algérie Télécom et Mobilis avec la société chinoise Huawei, la ministre des TIC est pour l’instant aucunement inquiétée.

Très proche des frères Kouninef, Mme Houda Feraoun a joué un rôle important dont l’obtention d’incroyables privilèges avec Algérie Poste.

Grâce au lobbying exercé par ces frères auprès de leur alliée Houda Feraoun, ces milliardaires ont contraint en 2018 Algérie-Poste à abandonner l’utilisation de pas moins de 1100 distributeurs automatiques de billets (DAB) pour privilégier l’achat de leur solution de paiement électronique qu’ils commercialisaient avec leur société Monetix.

Parrainée par Houda Feraoun, Algérie Poste a dépensé pas moins de 70 milliards de centimes pour se doter de cette plateforme qui devait permettre aux clients d’Algérie Poste de procéder à des paiements en ligne.

Algérie Poste a abandonné presque définitivement l’installation des distributeurs automatiques des billets (DAB).

Ces 1100 DAB gisent dans les entrepôts d’Algérie Poste à Birtouta, dans la banlieue d’Alger.

Les dirigeants d’Algérie Poste ont préféré miser d’abord sur la plateforme commercialisée par Monetix des Kouninef.

Malheureusement, chaque DAB a coûté environ 150 millions de centimes à Algérie Poste.

Des responsables de Mobilis et d’Algérie Télécom vont être auditionnés dès la semaine prochaine par la justice sur les deux projets FTTH et le remplacement, à Alger, des BTS de Mobilis.

Sur les deux projets, on trouve qu’un seul bénéficiaire : le chinois Huawei.

L’ancien PDG de Mobilis, Zaidi Sid-Ahmed devra être entendu en qualité de témoin, puisqu’il avait refusé d’exécuter les instructions de la ministre des Télécom Imene Houda Feraoun, qui l’a ensuite démis de ses fonctions.

De nouvelles révélations sont attendues concernant cette période ou l’argent coulait à flot.

Selon un rapport de la Cour des comptes au moins deux cas «susceptibles de tomber sous dispositions du code pénal», sont enregistrés.

Le cas du contrat du 24 août 2013 avec une entreprise chinoise, grand fournisseur d’Algérie Télécom est éloquent.

De plus de 48 millions de dollars (pour une partie en devise) et près de 370 millions de DA (pour la partie en monnaie locale), le premier marché en question a un coût global équivalent à plus de 51 millions de dollars.

Pour ce cas, la Cour estime que «le contrat a été négocié et conclu contre les intérêts de l’entreprise, ce qui peut constituer une infraction aux règles de la discipline budgétaire et financière et est susceptible de tomber sous les dispositions du code pénal», note le rapport.

En cause : la fourniture, l’installation et la mise en service d’une commande d’un million d’accès à Internet de type MSAN.

L’on relève, à travers ce contrat, une série d’anomalies inquiétantes mettant gravement en cause les responsables d’Algérie Télécom en charge de la négociation.

La Cour de comptes révèle que le mode de passation choisi par AT en mars 2013, «soit le gré à gré simple, est en contradiction directe avec la procédure interne qui ne prévoyait pas une telle procédure.

La question se pose donc sur l’objectif d’introduction de cet article au moment où l’entreprise s’apprêtait à acquérir [des équipements] pour un montant très important, alors qu’au départ, elle [Algérie Télécom] a recouru à l’appel d’offre international ouvert pour l’achat de ces mêmes équipements», relève la Cour des comptes.

Problème, le groupe public s’est fourni auprès de deux fournisseurs chinois, dont Huawei, qui a livré un équipement «qui ne permet d’opérer que les MSAN de ces deux fournisseurs», note la même source.

Cela signifie qu’en recourant exclusivement à ces deux fournisseurs, AT s’est placée dans une situation de «dépendance technologique» avec «par conséquent le gros risque de se voir imposer des prix excessifs au moment de la conclusion du contrat et surtout dans le service après-vente», s’inquiète le rapport.

Une crainte justifiée : «En effet, les deux fournisseurs ont fortement augmenté les prix des équipements, de leur installation et mise en service», constate le document : «Le fournisseur a multiplié par deux le prix de l’équipement en USD et par presque quatre le prix en DA de son installation et mise en service» entre 2011 et 2013, pour un matériel identique, relève la Cour des comptes.

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