«Le dialogue doit émaner d’une volonté politique véritable..»

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L’ex ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, sollicité au même titre que les deux ex Chefs de gouvernements Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi et l’ex président de l’Assemblée nationale Karim Younes pour intégrer le panel de personnalités nationales devant piloter et conduire le futur dialogue national inclusif est sorti de son silence pour répondre d’une manière claire et sans ambiguïtés à cette sollicitation.

Pour Taleb Ibrahimi, «il faut reconnaître qu’il existe une crise profonde de confiance entre le peuple et ses gouvernants ayant conduit à «la rupture» du 22 février dernier.

Cette rupture a conscientisé les jeunes quant au refus du rafistolage et des demies solutions».

L’ancien ministre des Affaires étrangères a estimé, d’ailleurs, que le rôle du comité de dialogue, «censé être créé, sera vain sauf si ce dernier est indépendant dans sa gestion et souverain dans ses décisions.

Je considère que c’est là une reconnaissance explicite de la position à laquelle je n’ai jamais dérogé, et ce depuis que j’ai appelé au dialogue et à la concorde civile pour éviter au pays le drame des années 1990, une position à laquelle je tiens toujours», a écrit Taleb Ibrahimi.

Pour l’ancien ministre, toute approche sérieuse «qui doit être mise en œuvre afin d’écourter le chemin vers la paix et pour se débarrasser définitivement des pratiques de la corruption et de la dictature, doit d’abord reconnaître l’existence d’une crise de confiance profonde entre le peuple et ses gouvernants, laquelle (crise de confiance) a débouché sur la rupture du 22 février dernier».

Une rupture qui, souligne Ibrahimi, «a fait naître une conscience chez les jeunes qui n’acceptent plus les solutions de replâtrage et les demi-solutions».

Partant de cette vérité, le souhait du pouvoir de lancer un dialogue «doit émaner d’une volonté politique véritable qui dépasse les considérations conjonctures et instantanées» insiste-t-il.

Une volonté politique «qui prenne en compte les revendications des forces politiques et sociales qui appellent à prendre des mesures concrètes pour apaiser la situation et pour rassurer», selon lui.

L’ancien diplomate estime que la commission de dialogue devant être mise en place «n’a aucune utilité dans le moment présent sauf si elle jouit d’une totale indépendance dans sa gestion, et qu’elle est libre et souveraine dans ses décisions et cela afin qu’elle aide à bâtir un consensus national autour de la meilleure formule à même de concrétiser les revendications du hirak populaire pour le changement radical».

L’ancien candidat aux élections de 1999 conclut son communiqué en réitérant à nouveau son soutien au hirak populaire et appelle ses composants à poursuivre sur la même lancée et dans la voie pacifique, «avec plus de vigilance et ce afin de sauvegarder son principal acquis en l’occurrence l’unité des rangs jusqu’à la réalisation des objectifs légitimes».

Enfin Ibrahimi ne rejette pas la proposition ni ne ferme la porte mais s‘étonne tout de même qu’il ne soit pas approché directement par les responsables de cette initiative.

Ceci pour la forme. Sur le fond, l’ex ministre des AE se dit en phase avec le principe du «dialogue» en vue d’aboutir à la «concorde civile».

Pour autant Taleb El Ibrahimi reste sur la même ligne de départ à savoir son soutien total et indéfectible au hirak. L’ex ministre voit en cette initiative pour peu qu’elle soit adoubée par le pouvoir une approche a même de déboucher sur une approche sérieuse : «Partant de cette vérité, le souhait du pouvoir de lancer un dialogue doit émaner d’une volonté politique véritable qui dépasse les considérations conjonctures et instantanées» écrit-il.

Une volonté politique «qui prenne en compte les revendications des forces politiques et sociales qui appellent à prendre des mesures concrètes pour apaiser la situation et pour rassurer», a-t-il ajouté.

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