La révolution du sourire aligne aujourd’hui son 22e vendredi de mobilisation dans un contexte très particulier. Aux résultats du bac affichés hier et à l’initiative du dialogue lancée par le Forum civil pour le changement, s’ajoute la finale de la CAN qui opposera, ce soir à 20 heures, l’Algérie au Sénégal.
Ces trois événements, aussi différents soient-ils, vont déteindre immanquablement sur ce 22e acte du Hirak algérien. Certes, la mobilisation connait depuis le départ de Bouteflika, une évolution en dents de scie, mais elle n’a jamais été en berne.
Défiant toutes sortes d’obstacles (météo, ramadhan, répressions, divisions…), les citoyens se sont toujours mobilisés quelques soient les conditions pour maintenir leur pression. C’est vrai que Bouteflika est parti, c’est vrai aussi que la majorité de sa bande est en prison, mais pour le peuple, le pouvoir n’a pas encore cédé sur l’essentiel : L’instauration d’une nouvelle république où la justice et la démocratie ne seraient pas que des paravents.
Dans plusieurs wilaya, les Algériens sont encore sortis aujourd’hui, pour dire que tout n’est pas encore acquis et que les velléités de reconduire l’ancien système sont toujours présentes. A Alger, centre névralgique de la contestation, où les manifestants ont commencé à affluer vers le centre-ville dès les premières heures du matin, les mots d’ordre à cette journée de contestation sont entonnés à répétition, depuis 11 heures du matin. « Dégagez ! », « Oui pour un état civil ! Non à l’état militaire, non à l’état policier ! » Scandent les manifestants.
Le dispositif sécuritaire déployé et les barrages filtrants installés aux entrées de wilayas n’ont pas dissuadé des citoyens des wilayas limitrophes de rejoindre Alger pour participer à ce qu’ils espèrent être « le jour de victoire ».
Les mêmes mots d’ordre sont brandis dans les autres wilayas qui n’ont jamais failli à ces rendez-vous populaires de vendredi. Dans les quatre coins du pays, cette journée où se mêle la joie est vécue comme une journée d’attente et d’espérance.
Tout en appelant à l’instauration d’un état civil, et la promotion d’une justice libre ainsi qu’à la libération des détenus d’opinion, les manifestants espèrent voir leur pays gagner la finale de la CAN et voir entamer un véritable processus de sortie de crise.