Qui a délivré le certificat médical à Bouteflika ?

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Tout ou presque a été dit sur la candidature de Abdelaziz Bouteflika et sur les incohérences de son dossierOn a même parlé de la candidature par procuration. Le président Bouteflika se trouve à l’étranger et son dossier été déposé par son directeur de campagne Abdelghani Zaalane. Ce cas de figure ne figure nul part dans la loi.

Est-il possible de concourir à une élection de surcroit une élection présidentielle et déposer son dossier tout en étant absent du territoire national ? La loi électorale, qui définit la procédure de confection et de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle, n’exige certes pas la présence physique du candidat, mais ne fait aucunement référence à la possibilité de dépôt par procuration. Dans le dossier il est expressément exigé un certificat médical.

«Un certificat médical délivré à l’intéressé par des médecins assermentés» selon la loi organique qui fait obligation au candidat de déposer un dossier. Pour l’instant on ne sait pas qu’il lui a délivré et de quelle est la nationalité de ce médecin ? Est-ce un médecin algérien ou étranger comme le supputent certains ? En 2014 le président Bouteflika avait lui-même déposé son dossier au Conseil constitutionnel, comme le stipule la Constitution.

Aucun bulletin médical n’a été publié par la présidence et les HUG, qui se retranchent derrière le secret médical, refusent de confirmer la présence du chef d’Etat dans leur établissement.La grande interrogation qui est posée est de savoir qui des médecins algériens a pu bien délivrer le certificat médical, un document obligatoire dans le dossier.

Car, en effet, le candidat Bouteflika se doit d’accompagner son dossier de candidature par un certificat médical délivré par des médecins assermentés. Et de nationalité algérienne, cela va de soi. Qui sont alors ces médecins ? Quelle équipe médicale peut, en son âme et conscience, délivrer un tel certificat médical à un malade hospitalisé depuis 10 jours à Genève et qui gère le pays par délégation et procuration. La télévision, qui a diffusé des images en 2014 a montré le président Bouteflika affaibli, déclarant à l’intention de feu Mourad Medelci, alors président du Conseil constitutionnel, d’une voix à peine audible, qu’il «était venu déposer son dossier conformément à la loi». Les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) restent pour l’instant ont muets.

Le président Bouteflika occupe une chambre dans la division privée des HUG aux 8e et 9e étages : le journaliste franco-algérien Azzeddine Ahmed Chaouch a croisé dans les couloirs de l’hôpital lundi dernier Nacer Bouteflika, l’un des frères du président. Cette division privée offre aux VIP toutes les conditions de sécurité et de discrétion souhaitées. Toutefois, l’hospitalisation du président Bouteflika aux HUG n’augure rien de bon. En effet, ses médecins traitants sont à la clinique de Genolier, moins médicalisée, où Bouteflika se rend régulièrement depuis 1983.

Avant son AVC, qui l’a cloué dans un fauteuil roulant en 2013, Abdelaziz Bouteflika a vécu six années en exil en Suisse, de 1981 à 1987. En avril 2016, il a passé cinq jours à Genève pour passer «des examens de routine». Depuis dix (10) jours les hôpitaux de HUG n’ont pas communiqué sur l’évolution de l’état de santé du président Bouteflika. Est-ce normal ? Ce patient n’est pas n’importe qui et il n’est pas un simple citoyen ordinaire. Il est le chef d’Etat et concourt pour un 5eme mandat. Un voile de mystère entoure la présence de Bouteflika à Genève. Selon l’agence de presse APS, le président Bouteflika est en ce moment-même en Suisse pour un «court» séjour afin d’«effectuer ses contrôles médicaux périodiques», comme il le fait régulièrement depuis six ans.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse «ne voit aucune nécessité d’agir» concernant ces visites à Genève, qui comportent pourtant des risques d’image pour la Suisse. «Les chefs d’Etat étrangers peuvent-à titre privé-séjourner en Suisse sans que les autorités fédérales n’en soient officiellement informées ou prennent part à la visite», affirmait récemment un porte-parole du DFAE à swissinfo.ch.

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