Le cimetière européen de Blida à l’abandon : Un laisser-aller coupable

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L’entretien des cimetières européens en Algérie continue de soulever des polémiques a cause notamment de leur état de délabrement avancé. Faute de frais d’entretien, du vandalisme effréné et de l’amoncellement d’ordures dans les cimetières, les gouvernements français et algériens ont décidé de déplacer les «cimetières européens» dans un ossuaire, pour permettre aux membres des familles d’organiser le transport des restes de leurs ancêtres vers la France. Les cimetières en question sont connus en Algérie comme des «cimetières européens» parce qu’ils appartenaient à la France quand l’Algérie faisait encore partie de la République française, avant 1962. Mais apparemment chassez le naturel il revient au galop. Un cimetière européen, datant de la période coloniale, situé à Blida au quartier de Bou Aiba n’a laissé personne indifférent. En effet l’état de dégradation avancé des tombes est tel qu’aucun des responsables de la wilaya de Blida n’est en mesure d’expliquer cette situation. Est-elle voulue ou s’agit-il tout simplement d’une absence de politique claire vis-à-vis de ces cimetières ? La semaine qui a précédé la fête de l’Aid El Adha un marché aux moutons adossé au mur d’un cimetière chrétien a été installé au vu et au su de tout le monde. Résultat des courses : des tombeaux ouverts avec des ossements à l’air libre, des caveaux saccagés, d’autres transformés en urinoirs, des détritus, des canettes de bière jetées au sol, etc. Si les cimetières européens (chrétiens et juifs) situés dans les grandes villes comme Alger, Oran et Constantine, et ceux où sont enterrés des célébrités, comme le cimetière Saint-Eugène où est enterré entre autres l’acteur Roger Hanin, sont bien entretenus, les autres cimetières européens, situés dans les petites villes, sont totalement laissés à l’abandon. Pourtant depuis 2003, plusieurs conventions ont été signées entre les gouvernements français et algérien, en vue du regroupement de plusieurs petits cimetières à travers le pays dans des nécropoles situées dans les grandes villes, et ce afin de mieux d’assurer l’entretien de ces sépultures. En mars dernier, l’établissement de gestion des pompes funèbres de la wilaya d’Alger a annoncé que 13248 restes mortels avaient été exhumés dans la région d’Alger et regroupés dans trois grands cimetières européens de la capitale. Les autorités françaises et algériennes estiment, en outre, à 523 le nombre de cimetières européens en mauvais état en Algérie.Le regroupement des cimetières chrétiens d’Alger et ses environs a pris fin avec l’exhumation de 13 248 restes mortels et leur transfert vers trois nécropoles, à Kouba, El Biar et Belfort, dans la commune d’El Harrach. L’opération, qui a commencé il y a trois ans, a été confiée à une entreprise spécialisée. L’opération de regroupement a été initiée par les services du Consulat de France à Alger à la fin de l’année 2014 à l’initiative du Quai d’Orsay, annoncée en 2013, pour améliorer l’entretien des cimetières chrétiens en Algérie. Pour les cimetières les plus dégradés et souvent isolés, le choix du regroupement, solution plus durable assurant le respect dû aux défunts, a été retenu par les pouvoirs publics. Le nombre de cimetières chrétiens à Alger a baissé de 32 à 10. Les sites qui ont connu les opérations d’exhumation seront mis à la disposition de la wilaya pour la réalisation de projets de proximité. Ces sites pour les deux premières phases d’exhumation concernent les communes de Chéraga, Ouled Fayet, Dely Ibrahim, Birtouta, Draria, El Achour, Khraicia, Baba Hassen, Bouzaréah, Saoula, Rahmania, Mahelma, Souidania, Zéralda et Staoueli. Ils sont d’une superficie de près de 12 hectares. La troisième phase a concerné les communes de Réghaia, Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri, AïnTaya et Dar El Beiïda tandis que la quatrième et dernière a concerné les localités de Birkhadem et Bir Mourad Rais. Le cimetière chrétien de Dellys est entretenu par les autorités algériennes en collaboration avec l’Association des Amis de Dellys. Des travaux de rénovation prévus par les services de l’APC ont commencé cette année.  Le consulat général de France à Alger a pris en charge l’entretien du cimetière en 2015. Une opération de nettoyage et de rénovation du cimetière chrétien de Khemis El Khechna est également prévue cette année. Il faut savoir que le régime algérien concernant les concessions funéraires est similaire au régime français à savoir les concessions à perpétuité (C.A.P.) Les concessions à perpétuité ne sont plus accordées. La durée maximale autorisée par la réglementation depuis mars 1993 est de 30 ans renouvelable Les CAP existantes ne sont pas concernées. Les familles ont toutefois l’obligation d’entretenir les sépultures. La majorité des concessions de ce type sont désormais expirées (plus de 60%).  Les autorités gestionnaires des cimetières demandent désormais que les concessions soient renouvelées et entretenues régulièrement par les familles. Le renouvellement peut se faire par anticipation. Si la concession est expirée, le renouvellement prend effet à la date d’expiration. Ils sont payables par virement bancaire au compte de l’EGPFC. L’autorité gestionnaire des cimetières est généralement l’APC.

 

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