Cocaïne et politique, un mélange explosif

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On vit aujourd’hui une des périodes la plus délicate et la plus floue sur la scène politique mais aussi économique.

L’affaire de la cocaïne saisie à Oran, la guerre des clans à l’approche des présidentielles, une campagne atroce contre la police, le limogeage de Abdelghani Hamel, une conjoncture économique difficile, autant d’événements qui ont chamboulé le quotidien des Algériens.

La transparence n’a jamais été le fort de l’Algérie mais là, on a atteint des sommets, estime la majorité des analystes.

Le peuple s’est en fait habitué à l’opacité du système politique algérien. Il prend aussi l’habitude au verrouillage de l’information officielle et au manque de la communication pour s’orienter souvent vers des rumeurs qui déferlent sur son quotidien.

Comme c’est le cas pour cette affaire de cocaïne qui ne cesse de livrer des secrets, alimentée également par des rumeurs qui n’ont ni queue ni tête. On cite le nom du wali d’Alger M. Zoukh qui dément par la suite l’information. On accuse aussi d’autres responsables de douanes qui n’ont finalement aucune relation avec l’affaire. On accuse des officiers de la police qui ont donné le meilleur d’eux même, comme c’était le cas du chef de la PAF à l’aéroport Houari Boumediene, alors que ce dernier, selon son entourage est un exemple de probité.

On se permet également de donner des noms d’autres responsables, mais à qui profite la situation ? Une situation qui nous renvoie au point de départ et accentue le climat de confusion qui règne au plus haut sommet de l’Etat.

En fait, comme en juillet 2017 ou en 2013 à la veille de la bataille pour un 4e mandat, cette année aussi, la scène politico-médiatique algérienne connait également un  mois de juin et un début de juillet des plus chauds, laissant entrevoir en 2019 une succession ambigüe pour l’actuel président Abdelaziz Bouteflika.

La scène sociale vis pour sa part un malaise. La grève des médecins résidents en est une preuve du désarroi des travailleurs.

Dans une économie à ce point dépendante du gaz et du pétrole (96 % des exportations), l’effondrement du prix des hydrocarbures crée en fait de grosses tensions.

Le gouvernement tente d’en faire face mais le changement des stratégies et de décisions dans les différents secteurs d’activités met à mal l’investissement local et étranger.

En résumé, les évènements de ces dernières semaines ont plus entretenu la confusion qu’ils n’ont apportée de réponses aux questions posées.

Les experts, économiques ou politiques tentent d’analyser la situation, chacun à sa manière, mais nul ne peut nier que les derniers événements ont rendu plus floue une situation politique qui n’offrait déjà aucune visibilité, aussi bien sur le plan interne qu’à l’international.

En tous les cas, le jour du limogeage du patron de la police, l’Algérie a vécu une véritable crise au sommet de l’état. Le pays, en l’espace de quelques heures aurait pu basculer dans l’inconnu. Mais c’est logique. Quand on mélange la cocaïne à la politique cela donne forcément un mélange explosif.

 

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