Son procès s’ouvre demain jeudi : le blogueur Merzoug Touati risque la peine de mort

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Le jeune blogueur Merzoug Touati sera demain devant le juge. Son procès est prévu, en effet, pour demain jeudi 24 mai.  L’emprisonnement de ce jeune internaute n’a pas manqué de faire réagir les associations et les ONG de défense des droits de l’homme.

Ainsi, Amnesty international estime, dans un communiqué que le jeune blogueur que les accusations portées contre lui « sont forgées de toutes pièces sur la base de publications en ligne, ternit un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains », précisant qu’il est « inculpé de charges liées à un message publié sur Facebook et à une vidéo publiée sur YouTube qui, selon les autorités, ont encouragé les troubles civils. Il est détenu depuis janvier 2017 ».

Amnesty International se dit avoir examiné les pièces judiciaires qui répertorient à titre de « preuves » les commentaires publiés par Merzoug Touati avant que son compte Facebook et son site Internet ne soient supprimés. Elle a conclu qu’ils ne contenaient ni incitation à la violence ni appel à la haine, et que ses publications entraient dans le cadre de la liberté d’expression en lien avec son travail de journaliste citoyen.

Amnesty International considère Merzoug Touati comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exprimé ses opinions pacifiques. « Chaque jour que Merzoug Touati passe en prison est un jour de trop et entache un peu plus le bilan de l’Algérie en termes de droits humains. Il est absurde qu’un post exprimant une opinion pacifique sur Facebook puisse entraîner une condamnation à mort.

Merzoug Touati incarne les rêves brisés d’une génération dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement mise à mal, a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, ajoutant que « les autorités algériennes doivent libérer immédiatement ce prisonnier d’opinion, dans l’attente de son procès pour ses publications en ligne ».

Pour rappel, Merzoug Touati, détenu depuis le 22 janvier 2017, se trouve actuellement à la prison d’El Khemis, à Béjaïa. Il a observé au moins trois grèves de la faim pour protester contre le prolongement de sa détention. Son procès doit s’ouvrir le 24 mai. Il a été arrêté le 18 janvier 2017 après avoir publié un commentaire sur Facebook et une interview filmée sur sa chaîne YouTube.

Dans son premier message publié le 2 janvier 2017, il appelait les habitants de Béjaïa à manifester contre la nouvelle loi de finances. Dans sa vidéo postée sur YouTube le 8 janvier, il interviewait un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères qui niait toute implication des autorités israéliennes dans les manifestations en Algérie–contredisant les affirmations des autorités algériennes.

Le 22 janvier 2017, le juge d’instruction du tribunal de Béjaïa a ordonné la détention provisoire de Merzoug Touati, dans l’attente des investigations sur les chefs d’inculpation englobant l’incitation à la violence et l’intelligence avec une puissance étrangère. Le 24 octobre, la chambre d’accusation du tribunal de Béjaïa a soumis l’affaire au tribunal pénal, inculpant Merzoug Touati d’« incitation à prendre les armes contre l’autorité de l’État », « incitation à un attroupement non armé », « intelligence avec une puissance étrangère dans le but de nuire aux relations diplomatiques » et « incitation à des rassemblements et des sit-ins dans des lieux publics ».

En novembre 2017, les avocats de la défense ont fait appel de l’acte d’inculpation devant la Cour suprême. Toutefois, en avril 2018, Merzoug Touati leur a demandé de renoncer à l’appel, car il craignait que la procédure ne prenne plus de temps que le jugement du tribunal pénal.

L’avocat de Merzoug Touati, Salah Dabouz, a déclaré que « la détention du blogueur a été prolongée à deux reprises pour une durée de quatre mois, la deuxième prolongation ayant expiré le 22 janvier 2018. Cependant, le juge d’instruction n’a pas ordonné de renouvellement depuis lors. »

Aux termes de l’article 59 de la Constitution algérienne, la détention provisoire doit rester une mesure exceptionnelle et la loi punit les actes et les faits d’arrestation arbitraire.

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