Afrique, un marché naturel pour l’Algérie

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L’Algérie qui s’inscrit dans une nouvelle politique de diversification économique orientée essentiellement vers les exportations hors hydrocarbures veut mettre en place les mécanismes nécessaires pour atteindre cet objectif ambitieux.  Mais les défis et obstacles ne sont pas faciles à surmonter si on met encore une fois la charrue avant les bœufs.

Les analystes du marché international tirent  en effet la sonnette d’alarme ; quand on sait que les entreprises algériennes arrivent à produire essentiellement pour le marché national ; et en absence de compétitivité internationale et de produits étrangers. Ce qui implique la méconnaissance de la qualité réelle et normes des produits algériens en termes de standards internationaux et de place dans l’économie mondiale. Est-ce une bonne solution ; quand demain le marché national sera saturé alors que les exportations algériennes peinent à trouver une niche à l’international ? S’interrogent souvent les économistes et bureaux d’expertise.

Excédent de 10 tonnes de ciments en 2020

Déjà l’Algérie qui accuse un excédent de 2 millions de ciments en 2017 n’arrive pas à l’exporter à ce jour. Et d’où l’éventualité de son utilisation pour réaliser des routes, selon le directeur général de Lafarge-    Holcim-Algérie qui avait annoncé en ce sens  que  ses premières opérations d’exportation du ciment gris et du clinker seront exportés le premier trimestre 2018 vers des pays de l’Afrique de l’Ouest.  En 2020,  une production excédentaire de 10 tonnes de ciments est prévue.

Avec le développement accéléré des usines de montage d’automobiles ; le même problème risque de se poser si le ministère de commerce ne réfléchit pas  dès maintenant pour trouver des niches d’exportations à l’international et notamment vers le marché africain.

Ainsi après l’échec cuisant enregistré avec de la zone de libre-échange signée avec l’Union européenne et la GZALE (grande zone arabe de libre échange) dont l’Algérie n’a pas tiré de grands profits alors qu’elle a livré son marché aux produits issus des pays européens et arabes ; elle change de stratégie en se tournant vers l’Afrique. Certes les produits pourraient trouver une place de choix si elle rentabilise ses rapports politiques jugés excellents avec de nombreux pays africains. Mais encore une fois, les experts du cabinet international Ernst Young qui active en Algérie, avertissent les autorités concernées pour mettre les mécanismes commerciaux et financiers nécessaires ainsi que l’ouverture de lignes aériennes vers les principales capitales du continent noir.

Comment voulez-vous que les produits algériens s’exportent vers l’Afrique alors qu’il n’ existe pas de banques et comptoirs commerciaux algériens  dans ces pays ?

Les Marocains, à titre d’exemple,  semblent  être plus agressifs dans ce créneau africain. Pour toutes ces raisons, le ministère du commerce veut aujourd’hui mettre les bouchées doubles  pour dominer le marché africain et faire face à la concurrence des produits égyptiens, marocains et tunisiens.

En ce sens il  il annonce entre autres, l’organisation d’une journée d’information et de sensibilisation sur la mise en place de la « Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA) qui est en cours de négociation.

Cette journée est programmée  mardi prochain au siège d’ALGEX (Alger).

Le programme s’articule autour d’ une intervention du Chef négociateur de la ZLECA au ministère du commerce ;une  communication du président de l’unité de gestion et de suivi des négociations de la ZLECA au ministère des affaires estrangères et une autre intervention du Chef du groupe service du ministère des finances; avant d’ouvrir les débats aux chefs d’entreprises et autres experts.

Les  Echanges commerciaux interafricains ne dépassent pas 1%

Il y a lieu de noter que L’Union africaine a entrepris de négocier un Accord de libre-échange continental (ZLEC) impliquant de profonds engagements en matière de libéralisation des échanges commerciaux, « accompagnés de robustes mécanismes d’ajustement et de compensation en vue de compenser les pertes éventuelles. Les négociations de cet accord se fondent sur l’importance d’une plus grande intégration commerciale et des avantages qui en découleraient, mais accordent également une importance tout aussi grande à l’égalité, la justice et l’équité, notamment lorsque les engagements en faveur de la libéralisation portent préjudice à ces valeurs ».La présente étude exploratoire est le résultat d’un processus de sélection organisé sous forme de consultations avec un vaste éventail d’intervenants au sein de la Commission de l’Union  africaine, des États membres de l’Union africaine, du secteur privé, ainsi qu’avec des spécialistes issus du système des droits humains des Nations Unies et de représentants de groupes directement concernés comme les peuples autochtones et les ONG.

Elle identifie trois risques potentiels et propose des recommandations préliminaires pour y remédier. Elle formule également trois propositions relatives à des mécanismes institutionnels et structurels qui permettraient de faciliter le suivi, l’application de solutions et la protection sociale. Pour l’instant les échanges commerciaux interafricains ne dépassent pas 1% des échanges globaux du commerce international.

 

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