L’impact des dispositifs de la politique du marché du travail sur l’informalité s’avère hétérogène. C’est le résultat relevé dans un rapport du forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise) sur « la Politiques du marché du travail et informalité en Algérie ». Ce rapport, qui vient d’être rendu public, a été réalisé avec le soutien financier de l’Union Européenne dans le contexte du projet UE-FEMISE sur: « Support to economic research, studies and dialogue of the Euro- Mediterranean Partnership”.
Selon les résultats, un impact négatif sur l’emploi informel pour les employés qui travaillent dans des entreprises comptant au moins 10 travailleurs est observé. Aucun effet significatif n’est documenté pour les employés dans les entreprises comptant de cinq à neuf employés. Pour les nouveaux employés, l’impact n’est pas très significatif. Les dispositifs du marché du travail ont également contribué à améliorer l’enregistrement, réduisant ainsi le secteur informel, mais seulement pour les entreprises employant de un à quatre travailleurs, alors que cela n’a pas d’impact sur les entreprises comptant de cinq à neuf travailleurs.
Le rapport précise que de 2001 à 2013, il existe une relation étroite entre le changement (ou l’élasticité) la productivité du travail et le taux de chômage alors que la relation s’avère négative entre l’évolution de l’emploi informel et celle du taux de chômage. Par conséquent, la hausse l’emploi informel absorbe les travailleurs sans emploi.
« On sait peu de choses sur le coût moyen par emploi créé, le nombre de bénéficiaires, les décrocheurs, les taux, et le suivi des bénéficiaires des dispositifs de l’emploi, et l’évaluation de l’efficacité des politiques en termes de placement ainsi que l’impact sur la durée du chômage et la qualité de l’emploi », indique-t-on.
A noter que le rapport passe en revue les mécanismes de politique du marché du travail mis en œuvre par le gouvernement algérien en 2008 et évalue leur impact sur l’informalité, l’emploi et le secteur informel. Le rapport utilise les données des enquêtes sur l’emploi des ménages menées par l’ONS de 1997 à 2013. Il a examiné la situation de trois catégories de population : les employés, les nouveaux employés et les travailleurs indépendants, en mettant l’accent sur l’effet suite à l’enregistrement à la sécurité sociale pour les employés, et en étudiant aussi l’effet suite à l’enregistrement administratif et fiscal des travailleurs indépendants. Il a utilisé la méthodologie « Difference in Difference » (DID) et nous comparons deux périodes: 1997-2007 et 2008-2013; nous appliquons l’estimateur DID comme un test de falsification dans la première période seulement.
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