En France, la Cour de cassation a rejeté, mardi 17 septembre, le pourvoi d’Éric Zemmour. Le président du parti d’extrême droite Reconquête est donc définitivement condamné pour « provocation publique à la haine ou à la violence » et pour « injure publique à raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion ».
L’affaire remonte au 28 septembre 2019, lors de la Convention de la droite organisée par Erik Tegnér, futur fondateur du média d’extrême droite Frontières. Devant l’assistance, Éric Zemmour avait dénoncé les immigrés « colonisateurs », décrit le voile et la djellaba comme les « uniformes d’une armée d’occupation », et évoqué « une islamisation de la rue ». La haute juridiction rappelle que ses propos ont multiplié « les références à l’islam, religion comparée au nazisme », et qu’il a « dépeint tous les musulmans immigrés venus d’Afrique comme des colonisateurs exterminateurs ». Elle estime qu’il « exhorte ainsi explicitement à la discrimination, la haine ou la violence envers cette communauté musulmane à raison de sa religion et de son origine ». La Cour de cassation conclut que ces propos « constituent un discours de haine ».
À l’origine, Éric Zemmour avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris en septembre 2020, avant d’être relaxé en appel un an plus tard. En février 2023, la Cour de cassation avait annulé cette décision et renvoyé le dossier devant la Cour d’appel de Paris, qui a finalement prononcé, en février 2024, une condamnation à 15 000 euros d’amende. C’est cette décision qui est désormais définitive.
Il s’agit de la deuxième condamnation définitive en deux semaines pour Éric Zemmour. Le 2 septembre, la Cour de cassation avait confirmé sa condamnation pour injure raciste après avoir déclaré en 2018 que le prénom de l’ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy constituait une « insulte à la France ».