La troisième édition du Green Impact Bootcamp a réuni, cette semaine à Alger, des jeunes porteurs de projets autour d’un même objectif : imaginer des solutions pour une agriculture plus durable et des villes plus vertes.
Parmi les projets en compétition, c’est la start-up algérienne Green ORC qui a décroché le premier prix. Spécialisée dans l’agritech, elle a été représentée par Nada Boutaoui, ingénieure en intelligence artificielle. Son innovation repose sur l’utilisation de données spatiales, de capteurs et de drones pour améliorer les rendements agricoles.
« Notre innovation permet de générer des plans précis pour l’irrigation, la fertilisation et la rotation des cultures. Elle offre également un tableau de bord interactif permettant aux agriculteurs de suivre ces données en temps réel », a expliqué Mme Boutaoui. Le projet est actuellement en phase pilote dans la région de Biskra et l’équipe souhaite travailler avec le ministère de l’Agriculture, en particulier pour accompagner le développement de l’agriculture saharienne.
Plusieurs autres projets ont retenu l’attention du jury. Celui de Mounir Khalfaoui, étudiant en agronomie à l’université de Tlemcen, a été présenté par son encadrante Anissa Hassen. Il porte sur la culture du gombo, un légume très consommé dans le Sud du pays. « Nous avons utilisé des bactéries Bacillus comme solution naturelle, ce qui nous a permis d’obtenir un bon rendement et une excellente qualité du gombo, tout en réduisant l’usage de produits chimiques », a indiqué Mme Hassen.
Une autre initiative, portée par Fella Boutti, ingénieure agronome de Ouled Djellal, propose de recycler les fibres de palmier dattier pour en faire des matériaux de construction écologiques. « Notre projet consiste à créer des murs végétaux et terrasses vertes 100 % naturels, intégrant un système d’irrigation intelligent permettant jusqu’à 70 % d’économie en eau », a-t-elle précisé. Cette solution vise en priorité le marché des hôtels, restaurants et promoteurs immobiliers.
Ala Eddine, doctorant à l’École supérieure des énergies renouvelables, a pour sa part présenté un dispositif « combinant traitement des sols par plasma, électromagnétisme et récupération de l’humidité de l’air, dans le but d’améliorer la productivité agricole tout en préservant les ressources en eau ».
Présent à l’événement, Mouloud Khelif, conseiller auprès de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, a rappelé l’importance de ces rendez-vous : « Cet événement constitue une vitrine importante pour les projets innovants liés à l’économie verte. Il permet d’identifier de jeunes talents, souvent issus du monde universitaire, et de les accompagner dans leur transformation en véritables startups viables ».
Il a également souligné le rôle des incubateurs comme « passerelles » entre les projets et le marché. « Grâce aux incubateurs, des projets de fin d’études peuvent devenir des entreprises à part entière, éligibles aux différents labels mis en place par le ministère », a-t-il ajouté.
Organisé par l’incubateur numérique DZ HADINA TECH avec l’appui de plusieurs ministères, le Green Impact Bootcamp s’est tenu sous le slogan : « Bâtir une économie verte par l’intelligence collective ». Pendant trois jours, les participants ont suivi des ateliers et des formations pour renforcer leurs compétences et s’inspirer les uns des autres.