Situation humanitaire à Ghaza : un « niveau de détérioration sans précédent »

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Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que la situation humanitaire dans la bande de Ghaza a atteint un « niveau de détérioration sans précédent », affirmant que des personnes meurent désormais de malnutrition.

Dans un communiqué relayé lundi par des médias, le PAM a indiqué qu’« environ 90 000 enfants et femmes souffrent de malnutrition sévère, tandis que près d’un tiers de la population est privée de nourriture pendant des jours ».

Exprimant, dans ce contexte, sa profonde inquiétude face à l’attaque des forces d’occupation sionistes contre les travailleurs humanitaires, dimanche, qui a entraîné la mort en martyrs de plusieurs Palestiniens essayant d’obtenir de la nourriture, il a déploré que cette attaque « est survenue malgré les promesses de l’occupant sioniste d’améliorer les conditions de transit des convois humanitaires, notamment en garantissant l’absence de toute intervention militaire ».

Il a, à cet égard, exprimé « son engagement total envers ses principes humanitaires d’indépendance, de neutralité et d’impartialité », soulignant que ces principes constituent le fondement de la confiance que l’agence établit avec les communautés qu’elle sert. Le PAM a appelé la communauté internationale à faire pression sur toutes les parties pour garantir que l’aide parvienne aux familles affamées à l’intérieur de Ghaza en toute sécurité et sans entrave.

Selon des sources médicales dans la bande de Ghaza, 94 Palestiniens sont tombés en martyrs, dimanche, alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire, portant ainsi le bilan des martyrs dans les « pièges mortels » de l’entité sioniste depuis le 27 mai à 995 martyrs, 6 011 blessés et 45 disparus.

Dimanche 20 juillet, les autorités sanitaires palestiniennes ont indiqué que le bilan de l’agression génocidaire menée par l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi à 58.895 martyrs et 140.980 blessés.

L’entité sioniste affame les Ghazaouis, les enfants sont les plus touchés

La malnutrition atteint des niveaux alarmants dans la bande de Ghaza, touchant particulièrement les enfants, alerte l’ONU qui déplore l’entrée au compte-gouttes de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé par l’armée d’occupation sioniste, qui bloque depuis des mois l’entrée des vivres, l’eau et les médicaments.

La Défense civile de Ghaza a déclaré avoir constaté une augmentation du nombre de décès de nourrissons causés par « la faim et la malnutrition sévères », signalant au moins le décès de trois bébés la semaine écoulée. « Ces cas déchirants ne sont pas dus à des bombardements directs, mais à la famine, au manque de lait maternisé et à l’absence de soins de santé de base », a expliqué le porte-parole de l’organisation, Mahmoud Bassal.

Dans le nord de la bande de Ghaza, Ziad Mousleh, 45 ans, souligne de son côté ne plus trouver de quoi nourrir ses enfants. « Nous sommes en train de mourir, nos enfants sont en train de mourir, et nous ne pouvons rien faire », dit-il à Nousseirat, dans le centre du territoire.

« Nos enfants pleurent et crient pour avoir à manger. Ils s’endorment affamés », poursuit-il, « il n’y a absolument rien à manger, et si par hasard quelques produits arrivent sur le marché, les prix sont exorbitants et personne ne peut les acheter ».

Dans une école de Nousseirat, transformée en abri pour les nombreux déplacés de l’agression sioniste, une distribution de repas chauds a été organisée dimanche. Habitants, ONU et organisations humanitaires expliquent régulièrement que l’épuisement des stocks a provoqué une flambée des prix du peu de nourriture disponible sur les marchés de Ghaza.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué début juillet que le prix de la farine pour le pain était 3.000 fois plus élevé qu’avant la guerre. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré samedi qu’elle avait des stocks pour nourrir plus de deux millions d’habitants de Ghaza pendant plus de trois mois, mais qu’elle n’était pas autorisée par l’armée d’occupation sioniste à les acheminer dans le territoire.

Lazzarini dénonce la complicité internationale dans la famine qui frappe les Palestiniens de la bande de Ghaza

L’absence de pression sur l’entité sioniste pour autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza constitue « une complicité dans la famine qui frappe les Palestiniens » de l’enclave, a estimé dimanche le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), rapporte lundi l’agence Wafa.

Dans une publication sur Instagram, Lazzarini a partagé un exemple de message fréquemment reçu du personnel de l’UNRWA dans la bande de Ghaza : « Je cherche de la nourriture pour mes enfants, mais il n’y a rien », et a commenté : « Nous recevons quotidiennement des messages de nos collègues affamés de l’UNRWA. Comment répondre à ces messages de désespoir ? C’est honteux et cela renforce mon sentiment d’impuissance », a-t-il ajouté.

Lazzarini ajoute encore : « tout cela est l’œuvre de l’homme, en toute impunité (dont l’entité sioniste jouit), la nourriture est disponible à quelques kilomètres seulement à la frontière avec Ghaza. A elle seule, l’UNRWA dispose de stocks suffisants hors de Ghaza pour couvrir les besoins de l’ensemble de la population pour les trois prochains mois, mais nous n’avons pas été autorisés à acheminer d’aide depuis le 2 mars », lance-t-il encore dépité par l’inaction de la communauté internationale.

Pour le responsable de l’UNRWA, « une volonté politique est nécessaire » pour inciter l’entité sioniste « à autoriser l’entrée de l’aide dans la bande de Ghaza. » Pour lui, « l’inaction est une complicité qui nous fait perdre notre humanité. »

Plus tôt dans la journée, des sources médicales à Ghaza ont annoncé que la politique sioniste de famine dans l’enclave palestinienne avait entraîné la mort de 86 Palestiniens, dont 76 enfants, en raison de la malnutrition résultant du refus d’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza depuis octobre 2023.

En outre, « 18 décès ont été enregistrés en 24 heures en raison de la famine à Ghaza », ajoutent les mêmes sources.

Dégradation de l’état de santé des détenus palestiniens malades et blessés dans les prisons d’occupation sionistes

La Commission palestinienne pour les affaires des détenus et anciens détenus a tiré lundi la sonnette d’alarme face à la dégradation de l’état de santé des détenus palestiniens malades et blessés dans les prisons d’occupation sionistes, évoquant une grave négligence médicale et des conditions de détention difficiles.

Dans un communiqué publié à la suite de la visite d’un avocat à la clinique de la prison de Ramallah, la commission a indiqué que de nombreux détenus souffraient de problèmes de santé graves.

Pourtant, les autorités pénitentiaires sionistes retardent systématiquement leur transfert vers des hôpitaux civils pour des examens et des traitements médicaux essentiels. Dans certains cas, les détenus sont renvoyés de l’hôpital avant la fin de leur traitement, a-t-on dénoncé.

« Les prisonniers se sont également plaints des restrictions concernant l’accès aux vêtements et aux fournitures de base, ainsi que de la mauvaise qualité et de l’insuffisance de la nourriture », selon le communiqué.

La même source a également souligné que la souffrance des détenus malades s’accentue avec les inspections quotidiennes de leurs cellules par l’administration pénitentiaire, sans aucune considération pour leur état de santé.

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