Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a dévoilé samedi 8 février les principales destinations où seront envoyés les patients algériens pour des soins à l’étranger.
Lors d’une interview à la chaîne Ennahar TV le ministre a précisé que les patients algériens seront désormais envoyés vers la Belgique, l’Italie, la Turquie et la Jordanie, dans le cadre de conventions conclues entre la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et des hôpitaux de ces pays. Le nombre de cas nécessitant un transfert pour des soins à l’étranger a baissé, a relevé M. Bentaleb, qui a assuré que l’Algérie n’a aucune dette envers les hôpitaux français.
Le 20 janvier dernier, le journal français L’Opinion a rapporté dans un article que des patients algériens ayant voyagé en France avec un visa touristique ou diplomatique auraient laissé une dette de 44,9 millions d’euros dans les hôpitaux français. Toutefois, l’agence officielle APS a publié une dépêche le 22 janvier affirmant que le montant réel des factures non payées par l’Algérie était de 2,5 millions d’euros. L’APS a également rappelé que l’Algérie avait transféré plus de 116 millions d’euros aux hôpitaux français entre 2010 et 2023.
Le chiffre de 2,5 millions d’euros a été confirmé par le ministre français de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, lors d’une séance au Sénat français le 29 janvier. « Sur les 150 millions d’euros entre 2007 et 2023 qui concernent les financements algériens, le recouvrement est assez satisfaisant puisque jusqu’à l’heure où je vous parle, il reste 2,58 millions d’euros à recouvrir. Cela concerne le système public sur lequel on a une grande lisibilité », a-t-il déclaré.
Dans un entretien accordé à L’Opinion, paru le 2 février, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré : « Cela fait trois ans que l’on attend une réunion avec les hôpitaux de Paris pour lever ce contentieux qu’on estime à 2,5 millions d’euros, bien loin des chiffres avancés dans la presse française. »
Et d’ajouter : « D’ailleurs, nous avons pris la résolution de ne plus envoyer nos malades en France. Ils vont dans d’autres pays européens, comme l’Italie, la Belgique ou encore la Turquie. C’est le résultat de toutes ces tracasseries que nous subissons. L’Algérie a toujours payé ses dettes, mais nous ne sommes pas prêts à honorer n’importe quelle facture. Il faut que l’accueil et la prise en charge soient justifiés. »