Le directeur de la distribution au groupe Sonelgaz, Abdelhamid Mazri, a abordé, ce lundi 13 janvier, les créances du groupe, devenues abyssales depuis la pandémie de la Covid-19, et qui s’élèvent à 180 milliards de dinars (18 000 milliards de centimes), soit une évolution de 30% par rapport à l’année écoulée.
Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, M. Mazri a déclaré que l’opérateur économique à vocation de service public est dépassé et est décidé à passer à la collecte de son dû. Selon lui, « une campagne de recouvrement d’envergure lancée intervient après des périodes exceptionnelles, où la Sonelgaz a eu à interrompre ses campagnes de recouvrement des créances du Groupe ».
« Cette fois, la société a décidé de lancer sa compagne de recouvrement avec un dispositif de facilitation permettant au client de s’acquitter de sa créance sans contrainte », dit-il, rappelant qu’outre les agences de Sonelgaz, « il y a le paiement au niveau des bureaux de poste, le paiement par internet avec possibilité d’échelonner ces dettes ».
Détaillant la nature de de ces créances, M. Mazri a précisé que sur les 180 milliards de dinars, le plus gros est détenu par le privé, soit 77 milliards concernant la consommation simples (entreprises et ménages), avec un taux de 44%, tandis que les collectivités tournent autour d’un portefeuille qui avoisine 30% de la consommation globale.
Plus de 12 millions d’abonnés à l’électricité
« Nous produisons de l’électricité pour plus de 12 millions d’abonnés puissants et 8,100 millions abonnés au gaz. C’est-à-dire un taux de pénétration d’électricité de 99% et de 70% pour le gaz », a-t-il indiqué, soulignant un accroissement annuel de 3 à 5%, soit un demi-million de clients chaque année. « C’est dire que l’évolution est importante à l’exemple de 2024 qui a nécessité d’intégrer 1 200 mégawatts l’année. C’est l’équivalent d’une centrale par an », a-t-il précisé.
Selon lui, la consommation globale est de 25 gigawatts d’électricité, alors que pour le gaz, elle est de 11 millions normocubeurs. Ce qui oblige le Groupe Sonelgaz, a-t-il expliqué, à adapter son réseau, tous les ans. Une exigence, a-t-il dit, qui obéit à « deux étapes importantes, à savoir le passage d’hiver et le passage d’été pour l’électricité ».
« Nous avons eu à recenser huit opérations de mise à niveau et qui a entrainé 6 nouvelles sources pour préparer cet hiver. Pour l’été, qui débute en juin, et exceptionnellement fin mars pour certaines régions, nous avons terminé le programme », a-t-il assuré, et d’ajouter : « Cet exercice s’est soldé par l’introduction de 16 nouvelles sources (les postes HTMT de distribution publique-ndlr) ».
Il y aura ainsi augmentation de la production d’électricité par rapport à 2024, durant laquelle il y a eu quatre pics de consommation en été et vu l’intégration de nouvelles demandes et donc de nouveaux projets.
Raccordement tous azimuts
M. Mazri a souligné que les travaux de raccordement à l’électricité, comme au gaz, sont permanents. Toutefois, sur orientations des pouvoirs publics, a-t-il poursuivi, la priorité est accordée à l’activité économique, tous secteurs confondus, afin de répondre rapidement à la demande des investisseurs.
Concernant les projets structurants, Sonelgaz a déclenché l’exécution des programmes d’action élaborés. « L’agenda comporte les périmètres agricoles, les zones d’ombre, les zones industrielles et les stations de dessalement », a-t-il dit.
Sur les périmètres agricoles, hors les grands projets des Qataris et des Italiens qui travaillent au grand Sud, M. Mazri a révélé que sur les 100 000 exploitations agricoles, 73 000 sont raccordées, avec une enveloppe de 200 milliards de dinars.
