La Loi de finances pour 2025 interdit le paiement en espèces pour certaines transactions.
L’Algérie met en place des actions pour réduire le recours aux paiements en espèces et renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent. La Loi de finances pour 2025 prévoit que certaines transactions devront obligatoirement être réglées par des moyens bancaires.
Mercredi 8 janvier, le gouvernement a examiné les textes d’application de la nouvelle loi contre le blanchiment d’argent. Lors d’une réunion, présidée par le Premier ministre Nadir Larbaoui, a porté sur « l’examen de plusieurs projets de décrets exécutifs liés à la loi relative à la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », selon un communiqué des services du Premier ministre.
Ce texte s’inscrit dans « l’engagement de notre pays à œuvrer pour poursuivre les efforts visant à renforcer l’efficacité du système national de prévention du blanchiment d’argent, du financement du terrorisme et du financement des armes de destruction massive, et à assurer sa conformité aux standards internationaux en la matière, notamment les recommandations du groupe d’action GAFI », a précisé le communiqué. Aucune précision n’a été donnée sur les transactions spécifiques où l’usage d’espèces sera interdit.
En octobre dernier, pour rappel, l’Algérie a été ajoutée à la « liste grise » du GAFI, un organisme international surveillant le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Lors d’une réunion à Paris le 25 octobre, la présidente du GAFI, Elisa de Anda Madrazo, avait déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une « mesure punitive », mais d’un accompagnement pour aider les pays concernés à améliorer leurs dispositifs. Elle a ajouté que « tous ces pays ont collaboré activement avec leurs organismes régionaux respectifs et avec le GAFI pour élaborer un plan d’action ».
Les transactions concernées
La Loi de finances pour 2025, entrée en vigueur le 1er janvier en cours, interdit le paiement en espèces pour certaines transactions, comme : « Les transactions immobilières des immeubles bâtis et non-bâtis » ; « Les opérations de vente réalisées par les concessionnaires et distributeurs de véhicules et engins et équipements industriels » ; « Les achats de yachts et de bateaux de plaisance » ; « Les polices d’assurance obligatoires ». Le texte précise que « les modalités d’application du présent article sont fixées par voie réglementaire ». Dans une note le 7 janvier, le ministère des Finances a demandé la mise en œuvre immédiate de cette mesure, contenue dans l’article 207 de la Loi de finances pour 2025.
Lundi dernier, à l’occasion de la remise des affectations budgétaires allouées au titre de la Loi de finances 2025 aux différents départements ministériels et organismes publics, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a qualifié, la LF 2025 de « pas sérieux vers la réalisation d’une vision stratégique globale visant à renforcer le développement durable, à améliorer le niveau de vie des citoyens », ajoutant que « cette loi repose sur des prévisions économiques précises et renferme plusieurs dispositions visant à protéger le pouvoir d’achat et à encourager l’investissement ».
Parmi ces mesures, M. Faid a cité l’amélioration de la qualité des services offerts aux citoyens, à travers l’adoption des systèmes de paiement électronique afin de réduire les transactions économiques en espèces, de renforcer la transparence et de faciliter le suivi de ses transactions. Dans ce cadre, M. Faid a mis l’accent sur la nécessité d’étendre et de généraliser les moyens de paiement électronique pour les consommateurs à compter du mois en cours, qualifiant cette orientation numérique d’« étape importante qui reflète l’ambition de l’Etat de s’adapter aux évolutions technologiques mondiales ».
M. Faid a également évoqué les efforts du ministère pour réformer le système budgétaire depuis la mise en application effective de la loi organique 18-15 relative aux lois de finances en 2023, insistant sur la nécessité de la synergie des efforts de tous les secteurs ministériels et les établissements économiques. « La réforme financière n’est pas uniquement de la responsabilité du ministère des Finances, mais un devoir national qui incombe à tous », a-t-il dit, soulignant au passage la nécessité de la coopération pour « atteindre l’inclusion financière en Algérie, notamment à travers la contribution à la nouvelle stratégie entrée en vigueur en 2025, qui vise à intégrer les ressources financières des marchés parallèles dans le circuit financier officiel ».