Banques algériennes et expositions permanentes à Nouakchott et à Dakar : l’importance de la démarche soulignée

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Des experts économiques ont affirmé que l’ouverture de deux banques algériennes et de deux expositions commerciales permanentes en Mauritanie et au Sénégal, la fin de semaine écoulée, était une étape importante dans les efforts fournis par l’Algérie pour renforcer ses relations économiques avec les pays du continent africain, une démarche à même de soutenir la présence du produit national, qui bénéficie d’avantages concurrentiels, ce qui ouvre la porte à la concrétisation d’investissements algériens dans la région.

Dans des déclarations à l’APS au lendemain de l’inauguration de l’Algerian Union Bank (AUB) à Nouakchott, de l’Algerian Bank of Senegal (ABS) à Dakar, ainsi que deux expositions permanentes dans ces pays, dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, des experts en économie ont estimé que ces structures commerciales et financières pourraient constituer des plateformes pour accompagner les entreprises algériennes, en particulier les PME exportatrices, avec la possibilité d’identifier des opportunités d’investissement algérien dans ces deux pays dans plusieurs secteurs, dont l’énergie.

Dans ce cadre, le professeur d’économie, Mohamed Achour, a déclaré que les deux banques inaugurées en Mauritanie et au Sénégal, ainsi que la banque qui devrait ouvrir en France par l’intermédiaire de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), se veulent des « outils d’accompagnement, de soutien technique et de conseil aux entreprises algériennes exportatrices. Elles permettront d’identifier les opportunités d’investissement et d’accompagnement dans la concrétisation de projets d’investissement algériens dans ces pays ».

L’expert estime que l’ouverture des deux banques visait « d’abord de rattraper le retard que connaît l’Algérie dans l’ouverture de son système bancaire et financier sur les pays africains et même sur l’Europe ».

Situé au cœur de la capitale Nouakchott, l’AUB est le fruit d’un partenariat entre quatre banques publiques algériennes, à savoir : le Crédit populaire d’Algérie (CPA, avec 40% du capital), la Banque extérieure d’Algérie (BEA, 20%), la Banque nationale d’Algérie (BNA, 20%) et la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR, 20%) avec un capital total de 50 millions de dollars.

L’ABS dont le capital social est de 100 millions USD, est le fruit d’un partenariat entre quatre banques publiques algériennes en l’occurrence la Banque nationale d’Algérie (BNA) (40%), le Crédit populaire algérien (CPA) (20%), la Banque extérieure d’Algérie (BEA) (20%) et la Banque d’agriculture et de développement rural (BADR) (20%).

Après avoir souligné l’importance de la présence des deux banques à l’avenir dans les principales villes des deux pays, M. Achour a indiqué que les banques algériennes à l’étranger jouent un rôle important pour aider l’investisseur algérien à explorer et à étudier les marchés et à mettre en place des projets dans les pays africains, outre le fait qu’elles constituent un facteur de garantie et d’assurance pour les transactions bancaires des entreprises algériennes.

Intégration algérienne dans le système financier régional

De son côté, Kamel Khaffach, expert économique, a souligné que l’ouverture des deux banques et des expositions permanentes à Nouakchott et Dakar vient affirmer la nature des relations solides entre l’Algérie, le Sénégal et la Mauritanie, qui ont connu « un bond qualitatif » ces dernières années. Cette démarche intervient compte tenu de « l’importance du positionnement stratégique des deux pays et de l’ampleur de leurs marchés au sein du marché de l’Afrique de l’Ouest qui compte environ 300 millions d’habitants ».

Il a expliqué qu’il s’agit d’une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Algérie pour développer les exportations hors hydrocarbures et diversifier son économie, car l’ouverture de ces espaces commerciaux permanents ainsi que des banques est susceptible de « renforcer l’orientation internationale de nombreuses petites et moyennes entreprises algériennes qui accéderont aux pays d’Afrique de l’Ouest à moyen terme dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques ».

Quant à l’expert économique, Mohamed Cherif Droui, il estime que l’ouverture des banques et des expositions accompagne les efforts des autorités algériennes pour soutenir les exportations hors hydrocarbures, où un objectif de 15 milliards de dollars a été fixé pour 2025, un chiffre qui peut être atteint « en identifiant des points d’ancrage sur les marchés africains dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ».

Mettant en exergue l’importance des relations algéro-mauritaniennes, le même expert a rappelé les liens commerciaux et culturels séculaires entre les pays de la région du sud-ouest.

Il a affirmé, dans ce contexte, que l’ouverture des banques développera les échanges commerciaux avec la Mauritanie et le Sénégal, en permettant à l’exportateur algérien de travailler avec davantage de « facilité ». Elle permettra aussi de développer le partenariat d’investissement, qu’il soit public ou privé, avec « l’intégration des banques algériennes dans le réseau international et, en tant que première étape, dans le réseau régional africain ».

Le lancement des activités des deux banques algériennes favorisera une réelle activation des échanges commerciaux, le développement du secteur privé et une nouvelle impulsion aux investissements algériens dans ces pays, a-t-il estimé.

C’est une opportunité pour réaliser d’importants investissements algériens, « notamment par le biais du géant énergétique africain Sonatrach dans le domaine de l’exploration et de la production de pétrole, et par Sonatrach dans la production d’électricité », a ajouté M. Droui.

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