Lors de l’échange très instructif sur la gabegie qui a caractérisé l’octroi des privilèges sous le mandat Bouteflika, entre l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, et le juge, on peut en faire sortir cette « perle » :
« Le Juge : Les pertes causées par Ali Haddad au Trésor public s’élèvent à 133 milliards de centimes.
Zoukh : Je n’ai rien à me reprocher ; moi-même j’ai rejeté plusieurs dossiers « arrangées ». En fait, j’ai longuement combattu la corruption sur plusieurs dossiers ayant trait au foncier, et que j’ai envoyés à la Justice : j’impute la décision au laisser aller de la Direction des Biens de l’Etat ».
Cette partie de la longue « conversation » entre le juge et le mis en cause résume toute la déliquescence du pouvoir entre 2010 et 2018. Ainsi, le procès de l’ex wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, accusé d’avoir accordé des privilèges indus à l’homme d’affaire Ali Haddad, qui se poursuit toujours, au tribunal de Tipasa, a été surtout symptomatique de la déliquescence de l’Etat sous l’ancien système Bouteflika.
« Je n’avais pas de relation particulière avec Ali Haddad, notre relation était celle d’un responsable qui recevait un autre responsable, chef du Forum des chefs d’entreprise », dit Zoukh, qui nie toute relation personnelle avec lui et dit que « toutes les attributions s’inscrivent dans le cadre de la loi et de la Commission des investissements ».