Le covid-19 impose l’éloignement, nous le vivons comme une rupture avec nous-même. Le village qui fait partie de notre identité et que nous lui rendions visite dans ces moments de repos estival, malgré la chaleur et le manque d’eau, mais rien ne nous empêchait de s’y rendre pour visiter nos proches et notre terre. Le village est notre seconde mère.
Il y a notre enfance, nos attachements affectifs et nos premières expériences de vie. Nos premiers contacts avec la vie, la nature, l’école ! C’est le village ! A chaque retour, l’émotion remonte dès que je franchis la frontière ! Un phénomène inexplicable ! J’ai du mal à la contrôler.
Malgré l’éloignement, le village est toujours dans mon esprit, quelque part dans mon imagination et le mythe d’y retourner un jour s’étiole ! Attaché à ma terre, où mon père et mes grands-parents sont toujours-là dans le cimetière du village. Certes, j’ai quitté le village pour poursuivre mes études et par la suite, le rêve d’y revenir devient impossible, par mon métier, mais également par la vie qui avance.
L’espoir de construire un avenir dans le pays est heurté à l’émiettement de la citoyenneté et l’assourdissement des hommes politiques qui nous gouvernent ! Partir, me disait ma cousine, c’est un arrachement, rester c’est mourir lentement !
Mon cher village, malgré le dépaysement que tu subissais par cette nouvelle architecture de bazar, en démolissant des lieux de mémoire par soif de nouveauté, mais à quel prix !, malgré l’envahissement d’une nouvelle culture au nom d’une idéologie de purification, malgré ces années de séparations, je ne t’ai pas oublié. T’es toujours là dans mon esprit, dans mes rêves, dans mes discussions, etc.
Il y a deux ans je suis rentré pour y passer une journée. Un moment de bonheur, c’est de s’asseoir dans la place du village et d’en discuter simplement avec les vieilles personnes, qui me parlèrent de la pluie et du beau temps ! Les souvenirs remontent à la surface… Loin du village, chaque moment passé devient un souvenir et un bonheur, la nostalgie nous taraude. A quand le retour !
Yazid HADDAR
