Le Hirak face à des querelles autour de la nature du changement revendiqué !

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Le Hirak fait face depuis quelque jours à sa première vraie polémique interne dont il ne s’en sortira pas indemne tant les positions des uns et des autres sont inconciliables.

Si les germes de division qu’on a tenté de lui inoculer avant l’apparition de la pandémie du coronavirus, en créant de toutes pièces une prétendue « menace zouave » et en jouant à longueur de discours sur la partition du péril régionaliste, n’ont pas pris et ont été neutralisés par la vigilance du peuple algérien, cette fois-ci, les dissensions sont internes et elles portent sur des questions sensibles à savoir, les contours de la nouvelle république à construire.

Si pour certains, à l’exemple des partisans du mouvement Rachad, qui a réussi à infiltrer les foules, l’heure n’est pas aux discussions idéologiques mais à l’unité des rangs pour faire tomber le système, d’autres ne l’entendent pas de cette oreille et veulent s’assurer aujourd’hui pour quel type de changement ils se battent et prônent d’ores et déjà la double rupture avec le système et l’islamisme politique.

Ces polémiques, à première vue, d’apparence anodine, vont certainement prendre des proportions de plus en plus importantes en raison de la détermination d’une bonne partie des hirakistes à donner une assise idéologique claire à cette révolution. « On ne va pas quand même accepter de changer un système autoritaire par un autre système autoritaire. On doit savoir où on va » résume l’un d’eux. Pour eux le slogan généreux « Pour un état civil et non militaire » peut cacher toute sorte de surprises si on ne lui donne pas un contenu clair.

Ainsi, deux visions du hirak sont entrain donc de se heurter dans la rue et sur les réseaux sociaux: l’une appelle à faire tomber le système  et laisser ensuite le peuple choisir ses responsables et le type de république qu’il veut bâtir; l’autre appelle à lancer le débat dès maintenant pour identifier les bases et les principes sur lesquels l’Algérie nouvelle devra être bâtie.

Ces deux visions qui vont maintenant ensemble en deux lignes parallèles vont-elles finir par se rencontrer? En tout cas, les dernières altercations survenues en France entre les activistes sur ces questions montrent que le débat est déjà lancé. Et il n’est pas prêt de s’arrêter de sitôt.

Des noms et pas des moindres ont déjà apporté leur contribution à ce débat. Dans sa dernière publication Saïd Sadi soutenait que la révolution du 22 février « a été peu à peu minée par les infiltrations, le carriérisme et, surtout, le populisme; autant de toxines qui ont paralysé l’évolution dynamique qu’exigeait la situation et que demandait la rue qui prônait la désobéissance civile et une organisation temporaire et adéquate de l’énergie citoyenne pour imposer une transitions démocratique maintenant différée à cause de lectures primaires et sectaires. »

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