Les Algériens se souviendront pour longtemps de cette fête de l’Aïd 2020 passée sous confinement, en raison de la crise sanitaire. Jamais de mémoire d’homme, l’Algérie et le monde musulman en général, n’ont vécu une fête de l’Aïd dans de telles conditions.
Une Aïd sans prières collectives, sans visites familiales, sans habits de circonstance, sans recueillement sur la mémoire des morts, sans cris joyeux des enfants dans les rues, sans pétards… Une fête passée entre quatre murs, en cloître avec comme seule fenêtre sur le monde extérieur, le téléphone et les réseaux sociaux.Du jamais dans l’histoire du monde musulman, même au plus fort des guerres les plus meurtrières.
En Algérie, comme dans l’ensemble des pays musulmans, des mesures restrictives ont été imposées par les gouvernements pour éviter des contagions de masse, sachant les traditions populaires de rassemblements, de rencontres et d’échanges ponctuant ces jours de fête. L’atmosphère inédite de cet Aïd au temps du coronavirus restera ainsi à jamais gravée dans la mémoire collective.
Le mois de Ramadhan qui vient de s’achever a été vécu également de façon inaccoutumée. Les prières de Tarawih , les sorties nocturnes en famille ou entre amis, les jeux de société et les programmes culturels pimentant les soirées ramadhanesques ont énormément manqué aux Algériens habitués à vivre des Ramadhans pleins de ferveur et d’animation.
Certes des infractions flagrantes aux mesures sanitaires imposées ont été observées, ces derniers jours, chez de nombreux citoyens et commerçants qui n’ont respecté que de façon marginale les horaires de confinement et les gestes barrière , mais globalement la vie publique est frappée partout, en cette fête de l’Aïd El Fitr, de claustration et de paralysie