Quand l’histoire est piégée par l’idéologie

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Par Yazid HADDAR, Université de Paris

La langue arabe n’a jamais été un problème, c’est son idéologie arabo-baathiste, par ses racines idéologiques et ses méthodes staliniennes qui posent réellement problème dans le monde arabe, y compris en Algérie.

Les adaptes de cette idéologie se distinguent par leur maîtrise de la langue et par la falsification de l’histoire pour aboutir à leur logique. C’est la même méthode que Lénine et Staline ont utilisé pour acquiescer le marxisme dans leur société, mais sans la pensée de Marx !

 Le arabo-baathisme est né en pleine crise de modernité, les initiateurs de ce mouvement espéraient un nouvel élan politique dans le monde arabe, sans étiquète religieuse, d’ailleurs  les fondateurs étaient en grande partie des chrétiens d’orients !

La dernière sortie d’un militant FLN, Walid Bengroune, interroge plusieurs aspects. La première, comment un parti politique de cette envergure peut-il accepter qu’un de ses membres répande des discours haineux et  racistes à l’égard d’une région, sans qu’aucun de ses membres ou de bureau central ou responsables agissent ? La seconde, comment a-t-il pu construire sa pensée et son raisonnement avec des faits historiques truqués ? La troisième, pourquoi s’acharne-t-il contre la Kabylie ? 

En effet, l’arabisme comme idéologie ne date pas d’aujourd’hui, elle est née dans l’éveille tardive à la fin du 19ème et au début de 20ème siècle au Liban, en Syrie et en Egypte, suite à la chute de l’empire Othman.

Le fondement de cette idéologie était imprégné par l’idéologie communiste dès le début du 20ème siècle, où point que certains chercheurs parlaient de « communiste musulman », c’est le cas des premiers syndicalistes algériens dans le nord de la France dans les années vingt. L’idéologie est née en opposition à la léthargie de la tradition politique et sociale, et par soif de la modernité, coïncide avec les premiers voyages des religieux et des lettrés  dans les pays occidentaux, sans oublier les premières immigrations des algériens, des libanais en Europe et en Amérique.

 En outre, la soif de la justice sociale. Par la suite, l’idéologie islamiste s’est introduite, suite à l’accumulation de ces échecs, c’est-à-dire, les réformes politiques, la culture religieuse et la séparation du religieux de politique.

 L’arabisme, au sens arabo-baâthiste, a manipulé la religion musulman afin de se maintenir au pourvoir. Tous les moyens sont bons pour conserver le pouvoir ! Le conflit isarélo-arabe à contribuer à maintenir cette idéologie, qui est une culture d’enferment et non pas d’épanouissement !  D‘ailleurs tout discours qui les contredit est condamné pour trahison ou apostasie !

Souvent des leaders de l’opposition sont forcés à l’exile (intérieurs ou extérieur) et d’autres condamner à la mort [1]! Ces mécanismes sont toujours d’actualité et déclenché une fois il y a des critiques à leur égard ! C’est le cas de Walid BENGROUNE, qui accuse et condamne !

L’éternel débat sur l’arabisation et les réformes du système éducatif algérien, désormais nous récoltons ses fruits ! Il est d’abord idéologique, avant qu’il soit pédagogique, car on se souvient dans les manuels d’histoire, de la littérature arabe, de la philosophie, de la géographie et surtout de l’éducation islamique, souvenez-vous de ce qu’a été enseigné ? Que nous sommes arabe ?  Que nous étions dans l’ignorance avant l’arrivée de l’Islam ? Toute l’histoire confisquée pour légitimer la version officielle de l’histoire me semble aujourd’hui toujours présente dans les esprits  des adaptes de l’arabisme !

 Le discours est le même, une légitimité historique, par filiation, une légitimité politique par engagement dans le parti unique ! Il faut rappeler que le FLN n’était pas pendant la guerre de libération national un parti politique, mais un front où toutes la variante des parties politiques, syndicales et associatives se sentaient retrouvés (des communistes, des nationalistes, des progressistes, des syndicalistes, des étudiants et l’arrivée tardive des oulémas), le tout sans aucune ségrégation éthnique, idéologique ou religieuse, comme le stipule la déclaration du 1 novembre (Cf. article 2[2]).

 Le parti du FLN est né dans la crise de l’été 62, et non pas avant, depuis il a été sous l’emprise des nationalismes (militaro-arabo-baâthisme). Car si les auteurs de la première déclaration du 1er novembre et les fondateurs du FLN écouteraient le discours de ce Monsieur Walid ils y retourneront dans leur tombe.

 Il suffit seulement de lire la déclaration 1er novembre et qui pour rappeler a été imprimer pour la premier fois en Kabylie. Désormais, l’idéologisation du système éducatif porte ses fruits après trente années du bourrage de crâne, faire une marche arrière sera un peu compliquée pour eux.

 Albert Einstein, disait que «  c’est plus facile d’écraser un atome que de changer une mentalité d’un Homme ! ». La Kabylie est restée un sujet de litige pour la culture arabisante, car d’une part il y a une forte résistance culturelle, de plus, l’héritage culturel reste le socle commun entre plusieurs générations et sa transmission est incontestable, d’où l’agacement des arabo-baathistes !

 La Kabylie est toujours la terre de l’immigration, pour plusieurs raisons, la plus dominante est économique. Comme il dit l’adage : « les voyage forment la jeunesse ». Les brassages culturels font naître un fort ancrage culturel et en conséquence une ouverture à l’universel.

Au terme de cette opinion, j’aimerai préciser que le cas de Walid, n’est pas un cas isolé, malheureusement se sont des idées bien répondues dans notre société. Je me souviens lorsque j’étais étudiant, un ami m’a raconté ceci. Un jour il a été invité par un ami arabisant dans sa région et une fois arrivé chez lui, son ami le présente à sa maman en lui disant : » c’est mon ami Kabyle dont je t’ai parlé ». La réaction de la maman est parlante : « mais t’es comme nous mon fils ! ». À méditer !


[1] Pour mieux comprendre la pensée arabo-baathiste, il existe toute une série d’ouvrage scientifique à ce sujet, dont celui de Houari Adi et Mohamed Arkoun, que je vous les conseille.

[2] Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.

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