S’exprimant hier sur la chaine El Hayat TV, Le président-directeur général de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), Larbi Ounoughi n’est pas allé avec le dos de la cuillère dans le constat qu’il a dressé sur la gestion antérieure de la manne publicitaire étatique.
Corruption, violation de la réglementation, enrichissement illicite, transfert illicite de fonds vers l’étranger…il a dénoncé, chiffres à l’appui, toutes les transgressions et manquements commis en toute impunité dans ce cadre, sous l’ancien système. La déliquescence du système politique a transformé l’agence en mamelle pour de nombreux intrus.
« L’agence a été exploitée comme moyen d’enrichissement illicite par des forces non médiatiques qui ont contribué à la publication de 40 journaux n’ayant aucun lien avec le domaine de l’information» révèle, à ce propos Larbi Ounoughi. Citant des exemples, le directeur, de l’ANEP a parlé d’hebdomadaires qui paraissent 3 fois par semaine, de journaux qui ne paraissent pas mais qui bénéficient quand même de la publicité, de magnats détenant deux journaux ou plus portant le même nom… toute une kyrielle de violations et injustice diverses ont prospéré à l’ombre de l’ancien système en portant de graves atteintes au monde de la presse en particulier et au pays en général.
Décidé à en finir avec ces pratiques frauduleuses et à améliorer la situation de l’agence ,Larbi Ounoughi se dit totalement engagé à assainir l’ANEP pour en faire l’une « des 20 meilleures entreprises commerciales et économiques sur la scène nationale ».
Sur un autre registre le directeur général de l’ANEP se dit étonné de la situation précaire des journalistes alors que leurs rédactions amassent des centaines de milliards de publicité. « Le journal Ennahar El djadid a reçu 113 milliards de centimes de publicité en 4 ans. Sa décision de cesser de paraitre n’est pas réglementaire. Elle porte atteinte aux droits des journalistes. C’est une entreprise, ce n’est pas un salon de coiffure ou une pizzeria pour prendre des décisions de cette façon. La cessation de parution doit être soumises aux lois commerciales » soutient-t-il à ce sujet.
Parlant de la gestion actuelle et des nouveautés qui vont être introduites dans la distribution de la manne publicitaire dans cette phase de transition Larbi Ounoughi a déclaré que dans l’attente de la promulgation d’une loi sur la Publicité et par souci de transparence et de justice pour garantir une presse forte, 15 critères objectifs seront adoptés dans la distribution de publicité publique au journaux. Registre de commerce, inscription au fichier des impôts, nombre de tirage, chiffres de vente, respect des règles de professionnalisme, antécédents judiciaires… sont entre autres les critères qui seront appliqués désormais, durant cette période de transition pour la répartition de la manne publicitaire.
Indiquant que l’époque des passe-droits est définitivement révolue et qu’il n’existera plus pas de différence de traitement entre presse publique et privée, le directeur de l’ANEP a fait part de sa détermination à donner un grand coup de pied dans la fourmilière où se s’est sucrée des années durant toute une faune d’individus proches des cercles du pouvoir.