Covid-19 en Afrique: des chiffres rassurants, les guérisons en hausse

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Les derniers chiffres concernant la prévalence du coronavirus (Covid-19) en Afrique se sont révélés rassurants avec l’annonce officielle de plus de 10.000 cas de guérisons totalisés en moins de deux semaines.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait exprimé ses craintes que l’Afrique, ne puisse « affronter » la pandémie, l’appelant d’ailleurs à « se préparer au pire », en deux mois de lutte, le continent a enregistré quelque 10.191 guérisons (5 000, la semaine dernière) pour seulement moins de 1500 décès.

Soit un taux de guérison de plus de 30 % et un taux de mortalité d’environ 4 %, selon les chiffres fournis par le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine.

Jusqu’à présent, cinquante-deux (52) pays africains sur 54 sont actuellement touchés par le coronavirus, deux seulement épargnés le Lesotho et les Comores.

A l’heure actuelle l’Afrique reste le moins impacté que le reste du monde avec quelque 33 228 cas du nouveau coronavirus et 21.629 malades encore hospitalisés.

Mais au-delà de l’extrême menace que représente le coronavirus pour les systèmes de santé en Afrique, les experts craignent que le virus affecte les activités économiques sur le continent.

Comment contourner les effets du Covid-19 sur le secteur économique?

La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a d’ailleurs averti que la pandémie « pourrait sérieusement mettre à mal la croissance économique de l’Afrique ».

Car, faut-il le rappeler, dès l’annonce des premiers cas de contamination à la COVID-19 en Afrique, nombre de pays du continent ont annoncé la fermeture des frontières avec leurs voisins les plus immédiats. Gabon-Cameroun, Tchad-Cameroun, Afrique du Sud-Zimbabwe, Burundi-Rwanda, Côte d’Ivoire-Burkina Faso, RDC-République du Congo-Rwanda

Toutefois, malgré les signaux préoccupants qu’envoie le coronavirus sur l’économie africaine, la CEA estime que cette crise « pourrait être une opportunité pour le continent de tirer parti » de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui doit entrer en vigueur en juillet.

Selon l’organisme onusien, le marché intra-africain pourrait contribuer à atténuer certains des effets négatifs du Covid-19 en limitant la dépendance vis-à-vis des partenaires extérieurs, en particulier dans le domaine des produits pharmaceutiques.

La CEA souligne la nécessité pour l’Afrique de mettre en œuvre d’urgence la ZLECA en exhortant les pays africains qui exportent des médicaments à donner la priorité à la vente sur le marché continental.

Des effets sur la sécurité alimentaire se font déjà sentir

La Coordinatrice de l’équipe de résilience pour l’Afrique de l’Ouest, au sein de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Coumba Sow, a fait part de son inquiétude face à la crise humanitaire dans le Sahel central dans le contexte actuel marqué par le coronavirus. « Ici, environ quatre millions de personnes luttent déjà contre la faim extrême et leur nombre pourrait atteindre les 5,5 millions d’ici le mois d’août », a-t-elle averti.

Selon la responsable onusienne, qui s’exprimait dans un entretien au site de l’ONU, en Afrique de l’Ouest, depuis le mois d’avril, plus de 11 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire immédiate – essentiellement à cause des conflits. Et leur nombre est destiné à augmenter jusqu’à atteindre les 17 millions lors de la saison maigre (juin-août) si nous n’apportons pas une réponse rapide.

Et si la pandémie continue à se répandre, elle représentera une menace de plus en plus grande, avec une augmentation du nombre de personnes déplacées, une réduction progressive de l’accès aux services sociaux de base, une diminution sinon une hausse des prix des denrées alimentaires.

Elle a fait remarquer que « les répercussions du Covid-19 sont déjà visibles dans les zones de pâturages. Comme la majorité des frontières sont fermées, les mouvements des bergers et des animaux ont été restreints », avant d’ajouter: « Il est essentiel d’arriver à anticiper les effets du Covid-19 sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et la vie des femmes et des enfants vulnérables ».

Si la pandémie s’aggrave, 50 millions de personnes en plus pourraient avoir à affronter une crise alimentaire dans la région, a-t-elle indiqué.

Tout en se voulant rassurante quant à la capacité des populations d’Afrique de l’Ouest de gérer les crises, Coumba Sow préconise la vigilance et a soutenu que: « L’épidémie Ebola nous a aussi appris que si le Covid-19 est tout d’abord une crise sanitaire, nous devons tout faire pour éviter qu’elle ne se transforme en une crise alimentaire ».

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