Le discours de la haine qui a, en toute quiétude, remonté ses bretelles, ces dernières années, à l’ombre de la permissivité et de la déliquescence de l’état, va être combattu, à l’avenir avec la plus grande fermeté. C’est ce qu’annonce, en tout cas, le gouvernement Djerad qui a décidé,sur instruction de Tebboune , de mettre ce genre de discours dans son collimateur.
Dans ce cadre, un avant-projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine a été présenté hier au gouvernement par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati. Comptant au total 48 articles, cette nouvelle loi va incriminer « toute distinction fondée sur le sexe, la race, la couleur, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique, la langue ou l’appartenance géographique ».
Il est, en effet , constaté , depuis quelques temps, notamment sur les réseaux sociaux, un déversement de discours haineux sans précédent. Plusieurs personnes connues ou anonymes, au nom de la liberté d’expression, se sont attaqués et s’attaquent encore sans vergogne à des cultures, des langues, des régions, des religions et aux principales composantes de l’identité et de l’unité nationale sans être inquiétés ni traduit devant la justice.
Les réactions des internautes face à ce projet de loi sont divergentes. Certains le jugent nécessaire et avancent que beaucoup de choses vont changer avec ce nouvel arsenal de lois qui comporte également un volet préventif consacré à la mise en place d’une stratégie nationale de prévention de la discrimination et du discours de haine. D’autres pensent que le problème en Algérie ne réside pas dans l’absence de lois mais dans le laisser-aller et la non application des lois déjà existantes.