Pari réussi pour ce 46e vendredi de mobilisation citoyenne qui intervient au lendemain de la libération d’un très grand nombre de détenus du Hirak. Même si le nombre de participation féminine a visiblement baissé dans certaines wilayas, en raison des perturbations provoquées par des manifestants anti-hirak, les manifestations ont été, ce vendredi, globalement imposantes et se sont déroulées dans une atmosphère pacifique et bon enfant.
Tout en célébrant la libération des détenus d’opinion et en prenant acte de la tendance à l’apaisement que prend le nouveau président de la république, les manifestants, comme à l’accoutumé ont scandé et brandi toute une kyrielle de slogans portant sur le changement radical du régime.
« Pour le changement radical du système », « Pour un état de droit », « Nous sommes les fils d’Amirouche » « Pour une presse indépendante et une justice libre », « Imazighen , anerrez wala neknou » … et bien d’autres slogans qui appellent à l’éradication totale de l’ancien régime et de ses pratiques ainsi qu’à l’instauration d’un véritable régime démocratique ont été scandés et déployés par les hirakistes .
A Alger, Jijel, Constantine, Oran, Bouira, Béjaia, Bordj-Bou Arreridj, Sétif… des foules nombreuses sont descendues aujourd’hui dans les rues, dans un esprit pacifique pour dire leur détermination à maintenir la pression populaire jusqu’à la concrétisation des aspirations profondes du peuple algérien. « Résister pacifiquement » jusqu’à la remise de la souveraineté nationale au peuple, tel est le principal message livré par ce nouvel épisode du Hirak.
Si le 45e acte du Hirak a été largement dédié à la mémoire d’Abane Ramdane, l’architecte du congrès de la Soummam, aujourd’hui, c’est la mémoire de Mohamed Khider, l’un des leaders de la révolution algérienne, assassiné en Espagne le 3 janvier 1967 qui a été honorée. Son portrait a été brandi par plusieurs manifestants qui ont, en cette occasion, exigé la vérité sur son assassinat.