Le Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a tiré sa révérence aujourd’hui, terrassé par une crise cardiaque. Il laisse derrière lui l’image d’un homme qui a su éviter au pays de sombrer dans un chaos entretenu par la prédation et la gabegie des uns, la traitrise des autres et la légèreté et l’indifférence des autres encore.
Au plus fort de la crise qui aurait pu entrainer le pays dans une autre décennie noire, il s’est dressé avec tact et poigne pour faire traverser au bateau Algérie, la bourrasque. C’est grâce, justement à son adhésion aux revendications soulevées par le peuple Algérien que le cinquième mandat de Bouteflika a été annulé. C’est grâce aussi à lui que des individus qu’on croyait jusque-là intouchables, bien au dessus des lois, sont trainés devant des tribunaux et croupissent aujourd’hui en prison pour tout le mal qu’ils ont fait au pays.
A cette adhésion aux principales revendications du Hirak, l’histoire retiendra qu’il est le général qui a ordonné de ne tirer sur les foules, comme cela a été fait par la passé. Ses instructions sur cette question ont été fermes et sont connues par tout le monde. En dix mois de Hirak où des centaines de milliers d’Algériens à travers le territoire national manifestent les rues deux à trois par semaine, il a réussi à maintenir l’ordre sans effusion de sang et à permettre au pays de fonctionner en dépit de toutes les difficultés et les hostilités. Il est l’homme qui a marqué de son empreinte les dix derniers mois de l’existence du pays.
Tous ses discours sont marqués du sceau du nationalisme et du patriotisme. Il n’a pas cessé depuis la mise à l’écart de Bouteflika de faire montre de sa volonté d’accompagner le peuple dans ses revendications, de lutter contre la « bande » qui a ruiné et qui complotait contre l’Algérie, et de permettre au pays d’avoir des institutions légitimes mise entièrement au service du peuple.
Tout le monde sait qu’il était malade et qu’il souffrait de malaise cardiaque, mais il s’est toujours soigné en Algérie, contrairement à certains responsables qui, au moindre bobo se bousculent devant les hôpitaux étrangers. Il est parti mais son nom restera a jamais gravé dans les annales du pays.
Au delà des médailles de Bravoure, de mérite militaire d’honneur, « Sadr », dont il a été décoré au cours de sa carrière militaire, on se souviendra de lui, comme le général qui accompagné le soulèvement populaire pour donner naissance à la deuxième république algérienne.