Les décisions prises ces derniers jours par les partis islamistes en activité et les déclarations émises par certains responsables de l’ex-FIS, attestent clairement que la position du conglomérat islamiste algérien par rapport à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, est frappée du sceau de l’hétérogénéité.
Sans prendre en compte, la posture traditionnelle de la salafiyya al-‘ilmiyya qui voit d’un mauvais œil les joutes électorales et qui ne cesse d’inviter ses adeptes à s’éloigner de la chose politique, deux principales tendances traversent, présentement le courant politico-islamiste algérien : On trouve d’une part, de fervents défenseurs des élections présidentielles, et d’autre part, de farouches et également de tièdes opposants à ces élections.
Qu’on en juge ! Le Front pour la justice et le développement (FJD-El Adala) de Abdallah Djaballah a opté de façon franche pour le boycott. Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) de Abderrazak Makri a fait le choix de ne soutenir ni de voter sur aucun candidat.
Le Mouvement El Islah de Filali Ghouini, ne se suffisant pas d’apporter sa caution à ces élections, a décidé d’apporter aussi son soutien au candidat Abdelmadjid Tebboune. L’ex-FIS, à travers les déclarations de trois des ses anciens responsables, affiche une double position : il est pour… et contre les élections de ce jeudi.
Ali Belhadj qui a signé un communiqué au nom de la « Djebha », plaide pour le report des élections et appelle à un dialogue politique profond ouvert à tous. Mais, Ali Djeddi et Madani Mezrag qui ont rendu public chacun de son coté un communiqué individuel expriment, pour leur part, leur adhésion à ces élections et appellent les citoyens à aller voter.
Ces postions, outre de faire étalage des rangs dispersés de ce courant , mettent fin au suspense qui a entouré leurs postions depuis l’annonce de la tenue de ce scrutin présidentiel .