Campagne présidentielle (J+4): la corruption, thème de prédilection des candidats

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Au quatrième jour de la campagne électorale, Abdelmadjid Tebboune qui a préféré déléguer son chargé de communication, Lagab de faire une opération de charme envers la presse. Ce dernier s’est déplacé à la Maison de la presse du 1er Mai tandis qu’Azzedine Mihoubi, qui a été invité au forum du journal arabophone El Hiwar ont marqué une pause laissant à leurs concurrents Ali Benflis, Abdelkader Bengrina et Abdelaziz Belaid le terrain libre. Or les deux favoris, Benflis et Tebboune ont reçu un coup dur en ce quatrième jour de campagne.

Le premier a vu son directeur de campagne à Tizi-Ouzou jeter l’éponge. Le directeur de campagne à Tizi-Ouzou de Ali Benflis, vient d’annoncer sa démission. L’intéressé, Saadi Hanouti, explique que sa décision fait «suite aux appels exprimés vivement par les citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou», précise un communiqué diffusé par sa famille et le comité de son village sis à Bouzeguène, en ajoutant que le directeur a «subi beaucoup de pressions par la population de cette wilaya qui lui a demandé son retrait».

Après la démission de Abdallah Baali, le directeur de campagne, un de ses plus proches soutiens, l’homme d’affaires, celui-là même qui l’avait accompagné lors du fameux voyage en France, Omar Alilat a été convoqué, hier par la gendarmerie de Bab-Djedid (Alger) pour les délits de malversation et de corruption.

Selon le quotidien français l’Opinion, Tebboune aurait envoyé la semaine dernière des émissaires à l’Elysée «pour calmer le jeu avec Paris tout en réaffirmant sa volonté de poursuivre les accords trouvés au cours de l’année  2018». Le phénomène de la corruption a été largement évoqué par les candidats.

Ils ont été unanimes à faire de cette exigence populaire un de leurs engagements de campagne pour des raisons électoralistes évidentes. Tous les candidats sont d’accord pour combattre et l’éradiquer la corruption qui a atteint des proportions inégalées ces quinze dernières années. Ali Benflis, a fait remarquer qu’une bonne gouvernance passe par «le jugement de tous ceux qui ont été impliqués dans la dilapidation des deniers publics et impliqués dans des affaires de corruption et d’abus de fonctions».

Abdelmadjid Tebboune, a abondé dans le même sens, déplorant ainsi «la dilapidation des deniers publics» qui touche la société algérienne. L’ancien Premier ministre a dénoncé le phénomène du «détournement de deniers publics» exprimant son engagement, à poursuivre «l’opération d’assainissement de la situation», à savoir la «lutte contre la corruption et toutes les formes de dilapidation des deniers publics».

Abdelkader Bengrina, s’était engagé lui à «éradiquer la corruption et l’injustice». Pour sa part, Abdelaziz Belaid, a déploré à «l’hégémonie de la politique, notamment ces dernières années, sur les décisions et plans économiques, ce qui a donné lieu à l’usurpation par une minorité des richesses et atouts que recèle le pays, l’exclusion de certaines régions, la paralysie de nombre de projets et la suprématie des intérêts des gens au détriment de l’intérêt du pays».

L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a réagi ce mercredi aux multiples contestations par les citoyens constatés dans certains meetings et assuré que la campagne électorale «se déroule dans de très bonnes conditions», écartant l’existence d’incidents :«Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu d’actes de violence enregistrés contre les candidats. Les candidats ont été acceptés par les populations locales lors de leurs meetings qu’ils ont animés dans différentes wilayas du pays», a affirmé le responsable de l’autorité Ali Drâa à l’APS.

 Il a relevé cependant «quelques petits grabuges constatés ici et là» qui ne peuvent pas être qualifiés, selon lui, d’«affrontements ni d’incidents». Pour Ali Drâa, les candidats «respectent totalement» la charte électorale qu’ils ont signée. Les services de sécurité de la wilaya de Ghardaïa ont arrêté ce mercredi un individu qui est apparu mardi dans une vidéo brandissant un fusil mitrailleur avec lequel il menaçait de mort ceux qui boycottent les élections présidentielles. La vidéo a été largement relayée sur les réseaux sociaux notamment Facebook.

L’individu en question a directement menacé d’utiliser sa kalachnikov contre ceux qui se dressent contre la tenue des élections présidentielles qui se dérouleront dans moins d’un mois. Il a été arrêté en compagnie du propriétaire de la kalachnikov et ont été présenté devant le procureur militaire pour incitation à s’entre-tuer et port d’armes sans autorisation ainsi que d’autres chefs d’inculpation.

Par ailleurs  de sources concordantes, un débat télévisé animé par une équipe de l’EPTV réunira les cinq candidats à la présidentielle aux derniers jours de la campagne électorale. L’EPTV aurait reçu l’accord de principe des cinq candidats.

 l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a rappelé, hier dans un communiqué que les médias, audiovisuels et électroniques, «étaient tenus, pour réussir la mission de service public» concernant la campagne électorale, au «respect des règles» prévus dans la Constitution et les différents textes juridiques, notamment ceux directement liés à l’activité audiovisuelle en matière de traitement de l’échéance présidentielle du 12 décembre 2019.

Enfin des dizaines de citoyens sortis pour protester contre la présence du candidat Abdelaziz Belaid dans leur wilaya, ont été arrêtés à Relizane. Les manifestants étaient rassemblés devant la maison de la culture de la ville où Belaid avait animé son meeting populaire.

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