présidentielle: (J+3) La campagne s’anime et s’envenime

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La campagne électorale pour la présidentielle du 12 se poursuivait ce mardi pour le troisième jour qui a coïncidé avec la marche des étudiants. Là où ils se rendent, les cinq candidats sont accueillis par des rassemblements hostiles. En plus des manifestations hostiles à la présidentielle se sont déroulées dans plusieurs wilayas. De nombreuses arrestations sont signalées.

Ali Benflis qui était en déplacement à El-Oued a lancé la première salve en direction de Tebboune son plus dangereux rival : «je ne suis pas celui qui était parti à l’étranger chercher du soutien pour devenir président» a-t-il indiqué, dans une  allusion claire à Tebboune qui on s’en souvient a fait une escapade alors qu’il était Premier ministre à Paris puis à Nice avant d’atterrir aux Iles Maldives !

D’ailleurs cette petite aventure aérienne lui a valu son poste à son retour à Alger. Benflis qui s’apprêtait à animer son meeting dans la ville des Milles couples a été interrompu par un activiste qui a reproché à Benflis le fait de vouloir aller vers des élections massivement rejetées par le peuple : «ces élections sont supervisées par la bande» a-t-il scandé, en ajoutant «vous êtes contre le peuple, vous êtes avec la bande».

 Benflis qui a ensuite tenté vainement de le calmer a eu ensuite ses mots. Il a appelé ses opposants et les réticents à l’élection «à une parole commune et au dialogue» en vue de trouver une issue à la crise que traverse le pays, refusant tout lien avec l’ancien système qu’il avait rejeté «dès le deuxième mandat de l’ex-président».  Selon Benflis l’Algérie «ne peut être édifiée par les injures mais en étant à l’écoute des autres», il a ajouté qu’il a accepté de «s’engager dans la vie politique, avec toutes les difficultés qui la caractérisent, tout en restant ouvert sur les idées de ceux qui ne lui sont pas favorables, mais refuse, cependant, de recevoir des leçons de nationalisme».

Tebboune revient sur la démission de Baali

Par ailleurs, Benflis a présenté son programme d’urgence nationale visant «la modernisation politique et économique», lequel prévoit, dans son volet politique, « la protection de l’opposition et l’activation de son rôle, la consécration de la liberté de presse publique et la libéralisation de la presse privée, dans la mesure du possible et sans complexe, en lui garantissant le droit à la publicité publique».

 S’il est élu président, Benflis s’engage à se soumettre au contrôle de la Cour des comptes «après expiration de la première année» de son mandat présidentiel. Le candidat Abdelmadjid Tebboune a promis, ce mardi à Bechar, la révision de l’actuelle constitution et de la loi électorale en vue de «codifier» les revendications du hirak populaire et outrepasser l’économie basée sur l’exclusion : «Si je suis élu président de la République, je procéderai à la révision de la Constitution pour codifier les revendications du hirak populaire, éviter l’autocratie et outrepasser l’économie basée sur l’exclusion d’une partie au détriment d’une autre», a affirmé Tebboune. Ce dernier a répondu à la démission surprise de son directeur de campagne, Abdallah Baali à la veille du lancement de la campagne électorale. Il a indiqué que toutes les interprétations écrites à ce sujet «sont fausses» avant de conclure que cette question est pour lui «un non événement».  Azzedine Mihoubi a affirmé que le phénomène de la bureaucratie a «créé un climat de manque de confiance» entre le peuple et les responsables. Le candidat a promis de «mettre fin à ces pratiques bureaucratiques», tout en s’engageant à «entreprendre des réformes économiques dont la base sera l’agriculture». 

Pour sa part Abdelaziz Belaid, lors d’un meeting à Relizane, a lui aussi promis de «combattre la bureaucratie» tout en s’engageant à «réaliser une zone industrielle dans chaque commune». Abdelaziz Belaid promet également une allocation pour les chômeurs. Quant à Abdelkader Bengrina, il a rappelé à partir de Boumerdès la «collusion de l’ancien régime avec le monde des affaires». Il a promis une pension pour les chômeurs. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, tous seront concernés par cette allocation chômage en vigueur dans plusieurs pays.

Bengrina ne dit pas tout

Abdelkader Bengrina a mis l’accent sur les «constantes nationales» et n’a pas hésité à parler de la question identitaire : «Les Amzighs et les Arabes sont des frères unis par l’Islam» a-t-il affirmé dans son discours. Il a par ailleurs révélé que par le passé des parties bien placées ont proposé à son parti des ministères afin de soutenir des réformes qu’il refusait. Ce dernier a dénoncé certaines parties qu’il a accusé de vouloir diviser l’Algérie, Azzedine Mihoubi, a repris le chemin après une halte observée hier lors du deuxième jour de la campagne électorale.

C’est à Médéa que le candidat à la présidentielle a choisi d’animer un meeting. Dans son discours, l’ancien ministre de la Culture a prôné le discours de sincérité envers le peuple dans tous les secteurs. Selon le candidat, il faut que le peuple sache que «l’ère du pétrole est définitivement révolue. Il est temps de se mettre au travail.

Ce qu’il reste du pétrole sera pour les futures générations» a-t-il déclaré. Ce troisième jour de campagne a été marqué par plusieurs arrestations parmi les citoyens qui ont manifesté contre la présidentielle. À Oued Souf où le candidat Ali Benflis a animé un meeting, des sources locales font état de l’interpellation d’environ 40 personnes.

 A Bechar, on recense aussi une quarantaine d’arrestations tandis qu’à Djaafria dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, trois personnes, dont l’activiste Brahim Lalami, ont été interpellées après une manifestation durant lequel des citoyens ont muré le bureau des élections de la daïra de Djaafra. À Tichy, dans la wilaya de Bejaia, plusieurs dizaines de citoyens arborant le drapeau national et l’emblème amazigh ont organisé, ce mardi, un rassemblement devant le siège de la daïra et de la mairie, pour rappeler leur rejet de la tenue de l’élection présidentielle.

Une grève générale a été décrétée à l’occasion. Les manifestants ont tenté de souder la porte du siège de l’APC de Tichy mais faute de courant électrique ils n’ont pu aller au bout de leur démarche. À Tlemcen, des étudiants ont manifesté devant le tribunal pour protester contre la condamnation à 18 mois de prison ferme de quatre (4) manifestants qui ont pris part dimanche à un rassemblement contre la présidentielle.

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