Préludé hier soir par l’opération vacarme « Amahraz », dans certaines villes du pays à l’exemple d’Alger, Blida, Sétif, Bejaïa, Mostaganem… ce 38e vendredi de mobilisation est un nouvel épisode réussi pour le Hirak. Dans toutes les wilayas du pays, en dépit des intempéries, des foules nombreuses ont investi encore une fois pacifiquement les rues, livrant des images parlantes de la bonne santé du Hirak, généreusement revigoré, faut-il le signaler, par la halte impressionnante du 1e novembre dernier.
Alors que l’ANP à travers sa revue El Djeich soutient que « Le processus électoral ne saurait être remis en cause dès lors qu’il a reçu l’assentiment du peuple et que ce dernier est déterminé à le mener jusqu’au bout », que la machine électorale est déjà mise en branle, que les cinq candidats à la présidentielle commencent à affûter leurs armes et que des manifestations pro-gouvernementales s’esquissent dans certaines villes du pays à l’exemple de celles organisées à Oran, Sidi-Bel Abbes, El- Oued et Tlemcen, les Hirakistes continuent sur leur élan initial avec la même détermination, ignorant le processus électoral en cours , et assurant que rien ni personne ne peut les détourner des objectifs de leur « révolution du sourire ».
Les mêmes mots d’ordre ont encore été entonnés, chantés, musiqués, criés et repris en boucle par des milliers de manifestants à travers le pays. Alger, la lève-tôt, où les manifestations commencent habituellement dès la matinée, sert en quelque sorte d’exemple pour la panoplie de slogans à mettre en avant et à brandir dans les marches.
Même si la capitale a dérogé cette fois-ci à sa tradition, en séchant en ce 38e acte du Hirak, sa mobilisation matinale, en ne commençant l’occupation des rues qu’à partir de midi, ce sont les slogans qui ont fusé sous son ciel qui ont été repris dans toutes les villes d’Algérie, colorés de quelques tonalités locales. « Pour la transition pacifique et démocratique ! », « Non au processus électoral, oui au processus transitionnel !», « Libérez les détenus, libérez les otages !», «Dawla madania, machi âskaria !», « Baouha el khawana baouha, djibouha ya lewlad, djibouha ! », « Pas d’élections avec le gang !» et plusieurs autres slogans brocardant les figures du système, ont résonné comme d’habitude à l’unisson dans les plusieurs villes d’Algérie.
Affichant leur attachement à la paix civile, à la cohésion nationale et à l’unité du peuple algérien, les manifestants se défendent des visées malsaines que certains leur prêtent, de vouloir projeter le pays dans l’inconnu en s’opposant au processus électoral.
Ils le répètent à l’envie que leur mouvement n’est dirigé que contre l’ancien système et ses reliquats et qu’il n’a comme ambitions que de restituer la souveraineté nationale au peuple et de bâtir une nouvelle Algérie où la dictature, l’injustice, le népotisme, la corruption, les passe-droits et autres maux qui ont gangrené le pays depuis son indépendance, seront à jamais bannis.