Accusés de «rébellion», le ministère de la Justice établit une liste de magistrats en grève

Date:

Entre le ministère de la Justice et le syndicat des magistrats c’est l’escalade. La sortie ce dimanches du DG des affaires judiciaire et juridique au ministère de la Justice, Abdelhafid Djarir ne plaide pas pour l’apaisement. Au contraire la tutelle a usé d’un ton belliqueux.

Ce responsable a qualifié ce dimanche la grève des magistrats ni plus ni moins que de «rébellion» et d’acte de «désobéissance ». Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, Djarir a relevé le non-respect des règles d’une grève par les magistrats en ne pas assurant le service minimum avant de souligner qu’il ne s’agit pas d’«une grève mais d’une rébellion et de désobéissance civile». Le même responsable s’est interrogé sur les motifs réels de certains magistrats non touchés par le mouvement mais qui observent la grève en guise de «solidarité» avec leurs collègues mutés à leur demande même.

Pour ce responsable, il est insensé que des magistrats «fassent grève pour soutenir des magistrats mutés» pour avoir passé plusieurs années dans la même juridiction. Le ministère de la Justice a instruit les présidents des cours et les procureurs généraux d’établir «une liste contenant les noms des magistrats en grève» n’ayant pas été touchés par le mouvement annuel.

Cette instruction a été donnée en fin de semaine dernière aux présidents des cours et aux procureurs généraux. De son côté le syndicat des magistrats n’a cure de ces menaces et appelle à poursuivre leur grève jusqu’à la concrétisation de toutes leurs revendications, et met en garde contre toute atteinte à n’importe quel juge : «Toute atteinte à n’importe quel juge, quelle que soit sa situation, attiserait la colère de tous et la position du syndicat serait alors violente quels que soient les risques et conséquences», précise le SNM.

Ce dernier a rappelé aux magistrats grévistes l’obligation d’assurer le service minimum comme convenu lors de sa session du 26 octobre au bout de la décision de faire avait été prise. Le SNM rappelle «l’obligation de respecter le principe de service minimum afin de ne pas pénaliser le citoyen».

 Il a, à ce propos, rappelé que parmi ces cas entrant dans le cadre du service minimum, «trancher sur les situations des personnes placées en garde à vue, traiter toutes les demandes liées à la durée réglementaire de détention, les demandes de prolongation de la durée de détention, interdiction de sortie du territoire national, d’étendre la compétence territoriale des juridictions, la remise de permis d’inhumer et autres».

 Enfin dans un communiqué diffusé ce dimanche, le ministère de la Justice apporte un démenti catégorique quant au limogeage présumé du SG et du DRH : «C’est une information dénuée de tout fondement», indique le communiqué, accusant le magistrat derrière la propagation de cette rumeur d’avoir des intentions non innocentes. Le ministère de la Justice regrette, en outre, ce comportement contraire à la déontologie et œuvrant à «semer le doute auprès de ses collègues magistrats».

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Rapatriement de 45 enfants palestiniens et 6 Algériens blessés

Quarante-cinq (45) enfants palestiniens et six (6) Algériens blessés...

Non conformité du volume horaire des spots publicitaires au cahier des charges : six chaînes de télévision privées sanctionnées

L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel (ANIRA) a...

Vignette automobile : le délai d’acquittement prolongé jusqu’au 30 avril

La Direction générale des impôts (DGI) a indiqué jeudi...

Accord de coopération entre l’USTHB et Sonatrach

L'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB)...