Les autorités veulent calmer le jeu: Le ministre des affaires religieuses rencontre les communautés chrétiennes

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Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmahdi a rencontré ce lundi au siège de son département les représentants des cultes non musulmans, selon un communiqué rendu public. C’est la troisième rencontre du genre cette année précise le communiqué du ministère. Cette rencontre a permis de passer en revue les différentes préoccupations exprimées par les représentants des cultes non musulmans et plus particulièrement la communauté chrétienne qui subit ces derniers moins un harcèlement sans précédent des autorités algériennes.

Les autorités algériennes ont-elles revues leur décision et s’achemine-t-on vers la réouverture de certaines églises ? Tout porte à le croire en effet. Le président de l’Église Protestante d’Algérie s’est exprimé récemment sur les récentes fermetures d’églises en Algérie.

Salaheddine Chalah, le président de l’Église Protestante d’Algérie, également le pasteur de l’Église du Plein Évangile de Tizi-Ouzou, qui vient d’être fermée par les autorités a révélé dans un récent entretien que l’ordonnance de 2006 est beaucoup plus répressive, liberticide même et qu’elle est en contradiction avec l’article 42 de la Constitution algérienne : «Cette loi a été promulguée pour essayer de limiter la croissance de l’église en Algérie. Si on jette un coup d’œil sur l’ordonnance, il y a beaucoup plus d’articles sur les pénalités à subir que sur l’exercice du culte en soi, sur l’organisation du culte en soi. On ne nous dit pas dans cette ordonnance comment nous pouvons constituer une association, quels documents nous devons fournir, et à qui nous devons nous adresse» dit-ilSelon lui chaque wali «décide à sa manière, selon son appréciation du dossier. Et c’est ça le problème. On voit aujourd’hui les décisions des trois walis, de Bejaia, d’Oran et de Tizi-Ouzou. Ils ont pris des décisions radicales pour gérer ce dossier des églises». Le président de l’Église Protestante d’Algérie a ajouté que par rapport à la société algérienne sa communauté a toujours vécu dans un esprit de tolérance : «On est accepté. Jusqu’à la promulgation de l’ordonnance de 2006, on a mené une vie en toute sérénité. On exerçait notre culte. On cohabitait. On vivait avec les nôtres, quelles que soient leurs convictions» regrette-il. Avant de conclure sur un air désorienté :  Je suis très inquiet. Si ça continue comme ça, je me demande quel sera l’avenir des chrétiens ici. Ça sera des temps difficiles. On sera à la tête de la liste des pays persécuteurs d’églises».

 Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a dénoncé la «situation préoccupante» des églises en Algérie : «C’est une situation préoccupante depuis longtemps, mais qui a atteint un paroxysme le 15 octobre dernier avec la mise sous scellés des lieux de culte de l’Église de Makouda et de celle du Plein Évangile de Tizi-Ouzou. Particulièrement vigilant à la liberté de conscience, d’expression et de religion en France, le CNEF ne peut être indifférent à la situation algérienne. Il appelle les Églises protestantes évangéliques de France à prier spécifiquement pour leurs Églises sœurs en Algérie».

Des milliers de protestants évangéliques se sont rassemblés, jeudi, dans sept villes de France pour dénoncer la fermeture, par le gouvernement algérien, d’églises protestantes. À Paris, la manifestation se tenait devant l’ambassade d’Algérie.

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